Une étude menée en Haute-Garonne au printemps dernier s'est intéressée au profil des médecins généralistes du territoire. Âge des praticiens, volume d'activité, temps de travail… Les résultats de cette enquête menée auprès de 35 % des 1 400 omnipraticiens haut-garonnais étaient présentés cette semaine par le président de l'Ordre local le Pr Stéphane Oustric. Une initiative similaire réalisée en 2008 permet de mesurer l'évolution de l'activité des généralistes du département. Sans surprise, la situation s'est dégradée.
46,5 heures par semaine en moyenne
Concernant l'âge des praticiens tout d'abord, les écarts se creusent avec une part plus nombreuse de médecins de moins de 40 ans (26 % en 2019 contre 18 % en 2008) mais aussi de généralistes de plus de 60 ans (26 % en 2019 contre 16 % il y a 10 ans). À l’inverse, la proportion de 40-49 ans et de 50-59 ans diminue. Globalement, ils sont de moins en moins à exercer seul (26 % aujourd'hui contre 40 % en 2008) et préfèrent donc le travail en groupe. En moyenne, les interrogés déclarent travailler 46,5 heures par semaine, réparties sur 8,5 demi-journées (39 heures pour les moins de 40 ans et 51 heures pour les plus de 60 ans). Les généralistes à forte activité sont de plus en plus nombreux. Plus de la moitié des omnipraticiens (53 %) déclarent effectuer plus de 100 consultations hebdomadaires contre 45 % il y a une décennie. Parallèlement, les visites à domicile sont moins nombreuses, avec en moyenne 8 visites par semaine contre 14 lors de la précédente enquête.
Plus d'arrêts de travail
La suractivité et la baisse de la démographie médicale ne sont pas sans conséquences sur la qualité de vie au travail des généralistes en activité. Le temps consacré à la formation professionnelle a diminué avec plus d'un praticien sur deux réalisant moins de 10 demi-journées de formation dans l'année, contre 31 % en 2008. Ainsi, ils sont moins nombreux à en effectuer de 10 à 20 demi-journées (34 % contre 46 % en 2008) et de 20 à 30 demi-journées (9 % contre 16 %).
Le nombre d'arrêts maladies chez les omnipraticiens a par ailleurs progressé. 27 % déclarent avoir déjà été en arrêt entre 15 jours et trois mois. Ils étaient 23 % il y a dix ans. De même, 7 % ont eu un arrêt long de plus de 3 mois contre 4 % il y a dix ans. Du côté de la relation avec la patientèle, un peu plus d'un généraliste sur deux affirment avoir été confrontés à une situation d'insécurité. Les agressions verbales ont augmenté de 9 points (90 % contre 81 % en 2008) alors que les agressions physiques ont perdu du terrain (15 % au lieu de 22 %). Enfin, 27 % affirment avoir renoncé à leurs vacances à cause de la démographie médicale.
45 % souhaitent poursuivre leur activité après la retraite
Parmi ceux qui prévoient un départ à la retraite prochainement, 45 % envisagent de poursuivre leur activité en cumul emploi-retraite. Plus d'un médecin sur 10 en exercice prévoient un « départ en retraite prochain ». 90 % d'entre eux n'ont pas trouvé de successeur. Ces difficultés démographiques amènent les médecins haut-garonnais à envisager du changement dans leur exercice (42 % le souhaitent) : 14 % prévoient d'augmenter leur temps de travail, 12 % de partir à la retraite, 10 % de changer de lieu d'exercice et 10 % leur mode d'exercice. Ils sont tout de même 4 % à envisager carrément l'abandon de leur profession contre 1 % il y a dix ans. Les deux principales raisons invoquées : le risque de burn-out et l'évolution démographique de la zone d'exercice.
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