Le célèbre dictionnaire à la couverture rouge, lancé en 1914 après avoir été créé par Louis Vidal en 1911 (sous l'appellation d'Office de vulgarisation pharmaceutique), n'a cessé d'évoluer. Et surtout vers les services numériques. Dès 2018, dans l'objectif de proposer aux professionnels de santé une aide à la décision thérapeutique plus performante, la société a intégré l'intelligence artificielle, en particulier les technologies de Machine Learning, au sein de ses systèmes. Grâce à d'autres technologies IA et en particulier le natural language processing (NLP, traitement du langage naturel), les systèmes d'aides à la décision de Vidal — intégrés dans les logiciels médecins — seront bientôt en capacité d'analyser le profil du patient à partir des données de santé issues des dossiers médicaux.
Une fois l'analyse opérée avec l'aide de l'IA, le médecin se verra proposer des suggestions de traitement adaptées au plus près des besoins du patient. « Avant, Vidal se fondait uniquement sur les notices des médicaments et sur la base d'un corpus d'informations des industriels pour proposer un traitement thérapeutique adapté, explique Vincent Bouvier, gastro-entérologue et président du groupe Vidal depuis 20 ans. À l'avenir, nous serons en mesure d'extraire un nombre considérable de connaissances médicales grâce à l'IA. C'est une révolution qui permet in fine de proposer aux médecins une stratégie thérapeutique plus éclairée pour une meilleure prise en charge de la population ».
Dans le cas du cancer du poumon, illustre le praticien, ces algorithmes seront particulièrement utiles. « Il existe plus de 50 molécules utilisables. Pour un cancérologue, il est très difficile de toutes les connaître. Dans ce cas de figure, l'IA va pouvoir déterminer quelle molécule est la plus adaptée en fonction du type de cancer », souligne Vincent Bouvier. Véritable difficulté à laquelle se heurte aujourd'hui la société, le manque d'informations suffisamment riches pour faire travailler les algorithmes. « Parfois, concède Vincent Bouvier, nous disposons seulement de l'âge, du sexe et de certains antécédents du patient mais ce n'est pas toujours optimal ».
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