Désireuse de booster le recours à la téléconsultation, l’Assurance maladie souhaite également passer la seconde sur le développement du numérique en santé, conformément aux ambitions affichées par le plan « Ma Santé 2022 » et confirmées lors du Ségur de la santé cet été. « La transformation de notre système de soins ne peut avoir lieu sans un développement massif et cohérent du numérique en santé », estime la Caisse nationale d'Assurance maladie (Cnam).
Elle mise donc sur les négociations conventionnelles en cours pour avancer rapidement. La Cnam a ainsi profité de sa seconde entrevue avec les syndicats de médecins libéraux, mercredi pour « faire un point d’étape sur l’ensemble des chantiers ouverts » en la matière (e-prescription, messageries sécurisées, e-carte vitale…), a indiqué le directeur général Thomas Fatome à l’issue de la séance. Sans être « conclusive » selon lui, la réunion être les partenaires conventionnels aura permis d’aborder plus spécifiquement la question du Dossier médical partagé (DMP), relancé il y a deux ans. « Cette première discussion permettra de mettre des choses plus précises sur la table lors de notre prochain rendez-vous », a fait valoir le DG.
Le DMP toujours très peu rempli par les généralistes
Si au 2 août, plus de neuf millions de DMP avaient été créés selon la caisse, ceux-ci sont pour l’heure encore très peu alimentés. De fait, leur utilité reste limitée. D’après le document présenté aux syndicats mercredi, dont Le Généraliste a eu copie, seuls 16 % des médecins généralistes avaient alimenté au moins une fois un DMP entre le 1er septembre 2019 et le 31 août 2020. Un résultat en nette hausse par rapport à 2016, où seulement, 0,7 % d’entre eux l’avaient fait (il y avait alors beaucoup moins de DMP ouverts). Mais moins bien que sur l’année 2019 (21 %) !
Face à cette perte de vitesse, la Cnam s’interroge sur les leviers qui permettraient de généraliser la pratique. « On réfléchit à comment nourrir le DMP en vue de sa bascule dans l’Espace numérique de santé (ENS, sorte de carnet numérique de santé censé être généralisé au 1er janvier 2022), a expliqué Thomas Fatome. Avec notamment la problématique du volet de synthèse médicale. Nous voulons passer à un stade où les dossiers sont davantage nourris en termes d’informations médicales et de santé. » La Caisse s’interroge ainsi sur le meilleur moyen « d’accompagner les médecins ». « Faut-il passer par le forfait structure ? Par un acte lié à la rédaction de ce volet ? Quelle charge cela représente-t-il pour les professionnels concernés ? », s’est-il interrogé.
Un levier financier ?
Le levier conventionnel est en tout cas sérieusement envisagé par l'Assurance maladie qui note que « la mise en place du bloc organisation dans la ROSP en 2012 puis la création du forfait structure en 2016 ont démontré leur efficacité pour accompagner les professionnels à investir dans les outils numériques utiles dans leur pratique quotidienne ». Aussi, la CNAM a suggéré plusieurs pistes d’évolution du forfait structure aux syndicats de médecins, dont la création d’un indicateur relatif à l’alimentation du volet de synthèse médicale des patients. « Ces incitations financières n’ont pas forcément vocation à être pérennes dans la mesure où l’objectif est de s’inscrire dans une logique d’amorçage », précise la Caisse.
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