Depuis janvier 2022 et le lancement de Mon espace santé, les 65 millions d’assurés Français possèdent tous, et par défaut, un nouvel espace destiné à stocker leurs données de santé. Mais deux ans après son inauguration, l’usage de cet outil reste encore timide au sein de la population française et du corps médical.
D’après une enquête réalisée entre le 22 et le 27 novembre par Harris interactive pour le compte de la Délégation du numérique en santé (DNS, ministère), 57 % des personnes interrogées qui déclarent ne pas utiliser Mon espace santé seraient prêtes à changer d’avis si un médecin leur recommandait.
Usages encore modestes en médecine de ville
L’enquête réalisée auprès de 2032 personnes révèle aussi qu’un Français sur deux (50 %) déclare avoir déjà utilisé cet outil. Parmi les répondants qui déclarent l’avoir déjà expérimenté, 15 % d’entre eux ont activé leur profil, ce qui représente, au total 10, 8 millions de Français. « En toute sincérité, il n’y a pas dans l’histoire beaucoup de services qui ont réussi à développer un tel niveau d’utilisation de la part des usagers en si peu de temps [15 mois, NDLR]. Nous enregistrons par ailleurs environ 300 000 nouvelles activations de compte par mois, c’est donc sur la bonne voie », a fait valoir Hela Ghariani, à la tête de la DNS, lors d’un point presse organisé ce lundi 5 février au ministère de la Santé.
Derrière cet enthousiasme apparent, des efforts sont encore à fournir pour convaincre les usagers de l’intérêt d’un tel dispositif. Selon l’enquête de la DNS, 29 % des « utilisateurs non activateurs » déclarent ne pas avoir fait marcher leur compte car ils n’en voyaient pas l’utilité. Ils sont 26 % à ne pas l’avoir fait faute de temps et 24 % par manque d’informations. Et 18 % des répondants déclarent tout simplement n’avoir jamais entendu parler de cette plateforme.
Du côté des libéraux, les usages se mettent petit à petit en route. Depuis le déploiement des logiciels Ségur engagé dès fin 2022, 51 700 médecins libéraux, centres de santé et maisons de santé sont équipés. En décembre, un record d’envoi de pièces écrites sur Mon espace santé a été enregistré avec 19 millions de documents de santé téléversés par les professionnels de santé.
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier