C’est à l’âge de huit ans que Maxime Valet a découvert l’escrime. « Un ami m’a proposé de l’accompagner à l’entraînement et j’ai immédiatement adoré cette activité. Le sport a toujours eu une place importante dans ma vie. J’en ai besoin, c’est une véritable bouffée d’oxygène. Nous avons aussi la chance d’avoir une pratique qui n’est jamais identique. Chaque touche sur l’adversaire est différente. Il faut en permanence se réinventer et trouver de nouvelles stratégies », explique-t-il.
Suite à un accident survenu à Toulouse le 31 mai 2009, dont il ne garde aucun souvenir – une chute dans un trou de chantier à proximité des bâtiments du nouveau conseil régional -, il passe plusieurs jours dans le coma et se réveille paraplégique. Il a 22 ans et est étudiant en troisième année de médecine à la faculté de Toulouse Purpan. Particulièrement résilient, il poursuit son cursus et reprend, la même année, le chemin de la salle de sport. « Il existait une véritable mixité dans le club entre l’escrime débout et l’escrime fauteuil. Ce sport est quasi identique pour les personnes valides et en situation de handicap. Si le jeu de jambes est très important, il est facile de recréer les déplacements. Nous ne nous déplaçons pas avec mais sur le fauteuil. » Après des progrès fulgurants, il obtient sa première sélection en équipe de France en 2011. Il enchaîne alors les médailles en championnat d’Europe et en championnat du monde, en individuel et par équipe : trois en or, cinq en argent et neuf en bronze auxquelles s’ajoutent deux médailles de bronze aux Jeux paralympiques de Rio en 2016 et une aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2021.
Quelques jours avant son entrée en piste dans le cadre des Jeux paralympiques de Paris 2024 – le 3 septembre -, il a « hâte de démarrer la compétition. Nous avons assisté aux premières médailles françaises, et j’ai envie, à mon tour, d’être sur le podium ! » Le fait de concourir « à domicile » le réjouit. « Ma famille, mes amis et tous ceux qui me soutiennent au quotidien et qui m’ont permis d’arriver à ce niveau seront présents. J’ai envie de leur montrer ce que je peux faire. Voir des visages connus dans les tribunes sera un bon point de repère. Leur soutien sera essentiel ». Huit ans après les Jeux paralympiques de Rio – « mes premiers jeux, ma première médaille, une émotion indescriptible » -, l’athlète ne cache pas son ambition d’aller chercher l’or.
Pour moi, le médecin était un peu comme un magicien. C’est ce qui m’a passionné et me passionne toujours
Dr Maxime Valet
Médecine passion
Comme pour l’escrime, Maxime Valet a su aussi très jeune qu’il deviendrait médecin. « Cette profession me fascine depuis l’enfance. Lorsque j’étais malade, le médecin m’examinait, me posait des questions, me prescrivait un traitement et j’allais rapidement mieux. Pour moi, il était un peu comme un magicien. C’est ce qui m’a passionné et me passionne toujours ».
Sans surprise, la médecine du sport s’est rapidement imposée à cet athlète, compétiteur dans l’âme. « J’aime le milieu sportif. Au fur et à mesure de mes différents stages, j’ai été attiré par la traumatologie et l’orthopédie », souligne-t-il.
Le Dr Maxime Valet exerce aujourd’hui comme médecin du sport à Toulouse, un contrat signé avec son employeur et la Fédération française d’escrime lui permettant de dégager du temps pour s’entraîner et participer aux compétitions.
À Paris, il a retrouvé la Dr Dominique Hornus, médecin encadrant de l’équipe paralympique d’escrime. « Elle est originaire de Toulouse et me connaît depuis que j’ai dix ans. C’est une longue relation. Lorsque je suis athlète, je ne me comporte pas comme un médecin. Je suis un patient sportif comme les autres. J’ai appris à faire la part des choses ».
Praticien en fauteuil
Être en fauteuil n’a jamais été un obstacle pour le médecin aujourd’hui âgé de 37 ans. « Lors de mes stages en internat, je n’ai pas eu de souci, les hôpitaux sont accessibles. Et aujourd’hui, je n’ai pas besoin de conditions d’hygiène très strictes. Je ne fais pas de chirurgie… Dans ma pratique, j’ai opté pour une table non électrique qui me permet de passer mon fauteuil dessous pour manipuler mon patient. La seule difficulté est l’accueil de sportifs très costauds ».
Après la très belle cérémonie d’ouverture, véritable ode à une société plus inclusive, le Dr Maxime Valet croit aussi à l’héritage de ces Jeux. « J’espère vraiment que les regards changeront, sur le paralympisme mais surtout sur le handicap lui-même. Le but n’est pas de « normaliser » tous les individus mais il faut en finir avec les préjugés condescendants, les réactions du type « Oh le pauvre ! ». Je suis convaincu que le sport aidera à dépasser ces a priori négatifs ».
Mais pour l’heure, il participe aux derniers entraînements, concentré sur un seul objectif : de nouvelles victoires devant un public qui est une nouvelle fois prêt à vibrer.
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