Le Conseil national de l'Ordre des médecins serait une espèce de club fréquenté plutôt par des hommes blancs, retraités qui se partageraient les prébendes issues des cotisations payées par les 300 000 médecins français. Le constat n'est pas établi par des praticiens dissidents mais par la Cour des Comptes dans un rapport au vitriol qui évoque de grands désordres comptables et de gestion. Le président se voit ainsi verser une indemnité mensuelle de 9 177 euros, le secrétaire général de 8 211 euros. Le respect d'une bonne gestion de père de famille ne serait donc pas leur priorité. L'Ordre s'écarterait même de sa mission première, à savoir assurer depuis 1945 la discipline de la profession, pour se préoccuper plutôt de la défense des intérêts des médecins, rôle qui incombe aux syndicats. En revanche, l'Ordre ne paraît guère s'intéresser aux obligations de formation continue des médecins ou aux contrats conclus avec les industriels. Surtout, son impartialité dans le traitement des plaintes portées par les patients est épinglée dans le rapport.
Pour « remédier aux dérives constatées en matière d'indemnités, de frais et de gestion », le rapport suggère de centraliser au niveau national le traitement des cotisations. Il propose même d'utiliser les excédents de trésorerie pour baisser la cotisation. Le nombre de mandats successifs au sein d'une même instance serait limité à deux. Enfin, outre l'exigence de la parité, la gouvernance devrait associer des non-médecins. Vaste programme…
Face à ce rapport accablant, l'Ordre des médecins n'est pas resté inerte et a répondu sur franceinfo : « Nous contestons de façon très formelle le fond et la forme des affirmations qui sont contenues pour partie dans ce rapport », a déclaré le président du Conseil national de l'Ordre des médecins, Patrick Bouet. « La Cour des comptes est rarement indulgente avec les organismes qu'elle audite. »
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