Qualité des stages en ambulatoire

Outre ce « coaching » des jeunes médecins, il faut aussi revoir la formation des médecins pour redonner de l'attractivité dans les territoires. Les stages sont « un levier essentiel pour leur faire découvrir les réalités des territoires fragiles ainsi que la richesse des modes d’exercice, et orienter ainsi les vocations », rappelle le rapport. Cette ambition fait d'ores et déjà partie de la réforme du 3e cycle mais les auteurs demandent par exemple l'élargissement de la prime mensuelle de 200 euros  pour les frais de transport aux stages d'externat en médecine générale. Ceux-ci s'effectuent actuellement dans des « conditions matérielles difficiles », préviennent les pilotes.

« Ce stage n’est pas réalisé partout, en raison d’un déficit de maîtres de stage, mais aussi d’un manque de volontarisme des UFR Santé. Il n’en constitue pas moins une étape essentielle pour découvrir une spécialité méconnue et trop souvent dévalorisée, au sein d’un second cycle qui demeure par ailleurs fortement hospitalo-universitaire », ajoutent les auteurs. 

La qualité des stages est aussi pointée du doigt. Le rapport préconise d'une part de diminuer le taux d'inadéquation des stages (nombre minimum de stages à ouvrir dans chaque subdivision) pour assurer à un plus grand nombre de MSU un stage pourvu et une meilleure reconnaissance. En contrepartie, la qualité des stages doit cependant être améliorée. « De trop nombreux internes se plaignent du faible intérêt pédagogique de certains stages, par manque d’implication de leur maître de stage ou parce que la pratique de celui-ci leur semble en décalage avec les normes professionnelles d’aujourd’hui », ont-ils constaté lors de leurs déplacements.

Mettre en avant les réseaux de professionnels

Le rapport pointe également la nécessité d'intégrer à la formation initiale médicale, l'aspect entrepreneurial du métier de médecin : gestion du cabinet, financement, emploi de personnes, comptabilité… Enfin, pour attirer des internes, les élus locaux n'hésitent pas à promouvoir leur territoire sous son aspect « touristique ». Pas suffisant selon les deux députés et le Dr Sophie Augros, qui pensent plutôt que la « drague » des internes doit passer par la mise en avant des réseaux de professionnels du territoire pour les rassurer. « L’insertion dans un réseau de professionnels de santé libéraux, avec les acteurs du second recours sur le territoire ainsi que la qualité des relations de travail avec l’hôpital de proximité, sont autant de facteurs sécurisants pour les jeunes professionnels », estiment-ils. 

Pour améliorer l'accès aux soins, les auteurs du rapport préconisent par ailleurs d'accompagner les projets de télémédecine, de développer la mobilité des professionnels de santé (cabinets secondaires, consultations avancées), ou encore d'accentuer la coordination et la coopération interprofessionnelle.

La ministre de la Santé a salué le travail des trois délégués et annoncé que leur mission serait prolongée d'un an pour observer les initiatives prises dans d'autres régions que les cinq visitées. « Vous avez repéré des initiatives prometteuses et vous nous avez interpellés sur nos incohérences et les barrières administratives auxquelles font face certains projets, a-t-elle déclaré. Les réponses (à la désertification médicale, NDLR) ne sont pas uniques, mais il existe un panel de solutions. »