Dans une interview accordée le 16 mars au Dauphiné Libéré, l’ancien ministre de la Santé Olivier Véran, désormais jeune retraité de la vie politique, opère un nouveau virage professionnel en s’épanchant sur tout le bien qu’il pense de l’intelligence artificielle en santé.
Fondateur d’InnOV, cabinet « de conseil stratégique aux entreprises, en particulier dans le secteur de la santé et les technologies » pour lesquelles il met à contribution son précieux carnet d’adresses, Olivier Véran insiste auprès du Dauphiné Libéré sur l’intérêt de s’« appuyer sur la révolution technologique qui commence en santé pour apporter des solutions rapides et efficaces ».
L’Isérois cite plusieurs solutions d’aides au diagnostic qui font appel à l’aide à l’intelligence artificielle : l’endotest de la société Ziwig, Owkin, Résilience dans le cancer (télésurveillance) ou encore DrugOptimal, société grenobloise de logiciels d'aide à l'administration médicamenteuse – en 2024, Olivier Veran avait pour projet de rejoindre le comité stratégique de cette entreprise, projet validé par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. « La révolution qui nous permettra de vivre plus longtemps en meilleure santé, elle est là, dans l’innovation, dans le génie de nos soignants, de nos chercheurs, dans la détermination de nos entrepreneurs qui prennent les risques », presse le neurologue, qui a – depuis sa brève incursion dans le monde de l’esthétique – raccroché les crampons médicaux.
Contre les magnats transhumanistes
Au détour d’une question sur la santé publique, le Dr Olivier Véran clame également son amour pour l’innovation pharmaceutique et les médicaments anti-obésité. « Certes, ils doivent être utilisés avec prudence, suivant les indications des médecins, mais en une poignée d’années, ils ont plus d’impact sur l’obésité et le diabète que toutes les politiques de santé publiques réunies », se félicite le médecin. Et d’insister encore : « Je cite cet exemple parce que je crois profondément qu’avec l’IA, nous allons connaître un âge d’or de la santé et la longévité. »
Face aux doutes du Dauphiné Libéré, qui semble surpris de retrouver l’ancien ministre en « fan absolu de l’IA », ce dernier, à la parole désormais libre, enfonce le clou : « Un jour, si vous le souhaitez, je vous dirai les peurs qui me saisissent à l’idée que nous regardions sans réagir les magnats transhumanistes préparer des implants dans l’espoir d’augmenter nos intelligences humaines au moyen de l’IA. C’est le côté sombre d’une science mal dirigée. Mais pour le reste, oui, l’IA, c’est l’accès à la connaissance universelle et en matière de santé, elle va embellir nos existences. »
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