« Le SML regrette que le gouvernement et la Cnam n’aient pas tiré les enseignements de la crise sanitaire pour engager la discussion d’une nouvelle convention médicale », a déploré le Dr Philippe Vermesch à l'occasion d'une conférence de presse tenue ce matin.
Toutefois résigné, le stomatologue a rapidement mis le cap sur les négociations conventionnelles engagées le 23 juin dernier, dont l'objectif est de renégocier un avenant 9 à la convention : « le SML (...) continu de penser qu’un avenant sans véritable ambition pour réhabiliter et moderniser la médecine libérale n’est qu’une rustine de plus (...). Un investissement sérieux doit être fait. Avec les 600 millions d’euros prévus par la Cnam, ça ne passera pas ! », a-t-il averti.
Visite à 80 euros, consultation par téléphone, majoration de la MRT...
Chiffrant à « 2 milliards d'euros » l'enveloppe nécessaire pour « patienter jusqu'à 2023 », le Dr Philippe Vermesch a détaillé les dossiers qu'il estimait prioritaires.
Parmi eux la revalorisation de la visite qu'il souhaite porter à 80 euros (dont 10 euros de déplacement) pour tous les patients en ALD de plus de 75 ans. « C'est un enjeu majeur pour permettre aux Français de vieillir chez eux », a-t-il estimé.
Le stomatologue a également affiché sa volonté de négocier avec l'Assurance maladie la possibilité de réaliser des consultations par téléphone pour les personnes âgées comme cela était possible lors des phases de confinements.
« Nous avons bien vu pendant la crise sanitaire que les personnes âgées n'avaient pas toujours à leur disposition des appareils permettant les consultations par visio (...). La consultation par téléphone a montré toute son utilité pendant la crise sanitaire et doit trouver un cadre pour passer de l'exception au droit commun. C’est un levier d’accès aux soins à ne pas négliger », a affirmé le Dr Philippe Vermesch.
S'agissant des soins non programmés, le président du SML réclame « l'instauration d’une MRT à 15 euros » qui serait appliquée « pour tout médecin » en cas de prises en charge effectuées en moins de 48 heures, sur demande du médecin traitant ou de la régulation.
Le rapport « Charges et produits » de la Cnam pointé du doigt par le SML
Lors de son intervention, le Dr Philippe Vermesch a réagi sur les pistes d'économies suggérées dans le rapport « Charges et produits » de la Cnam destinées à maîtriser les dépenses en santé de l'Hexagone.
Celui-ci prévoit des économies pour l'année 2022 à hauteur d’un peu plus d'un milliard d'euros. Comme l'a souligné le Dr Philippe Vermesch, une partie de cette enveloppe concerne directement la médecine de ville.
« Les médecins libéraux, qui ont pourtant perdu une part de leur revenu d’activité en 2020 et en 2021 du fait des confinements et des déprogrammations, sont sollicités pour contribuer à hauteur de 340 millions d’euros au titre des actes et prescriptions », a-t-il regretté.
Le président du SML a également jugé regrettable que le rapport « pousse » en faveur d'un « nouveau modèle de prise en charge à la pathologie qui n'est rien d’autre que le développement de rémunérations forfaitaires et de rémunérations partagées ».
Le spécialiste a également réagi aux expérimentations portées et détaillées par la Cnam dans son rapport, qui visent notamment à développer les équipes de soins primaires et secondaires. Il en a profité pour poser sa ligne rouge :
« Les rémunérations forfaitaires partagées doivent être écartées au profit de rémunérations individuelles propres à chaque profession, complétées par des aides destinées à financer les frais structurels comme les outils numériques de coordination », a-t-il avancé lors de la conférence de presse.
Sur la ROSP, le Dr Philippe Vermesch a réaffirmé sa volonté de la supprimer estimant qu'elle était « dans sa forme actuelle, devenue illisible et inutilement complexe ».
« Le SML propose de la remplacer par un dispositif innovant permettant d’inciter tous les médecins, quel que soit leur cadre d’exercice, à développer des actions de prévention primaire et secondaire », a-t-il suggéré.
Recours devant le Conseil d'État
Enfin, le Dr Philippe Vermesch a annoncé « déposé un recours » devant le Conseil d'État pour contester « l'arrêté de représentativité ». En effet, après sa relative déroute aux élections professionnelles, le syndicat avait perdu sa représentativité.
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