La désinformation en santé mais aussi la stigmatisation de certaines populations sont-elles inhérentes à chaque nouvelle alerte sanitaire ? Après les deux années écoulées et les nombreuses fausses informations diffusées sur le Covid, sur les traitements, sur les vaccins, l’histoire se répète-t-elle avec la variole du singe ? Si les deux situations ne sont en rien comparables d’un point de vue médical, épidémiologique, etc., l’actuelle flambée épidémique de variole du singe dans des pays où la maladie n’est pas endémique illustre à nouveau les risques liés à la désinformation et la stigmatisation.
Sur la désinformation, on ne compte plus les publications sur les réseaux sociaux visant notamment à établir un lien entre la propagation de la variole du singe et la vaccination contre le Covid. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a ainsi averti la semaine dernière : « l’OMS encourage les personnes à s’informer auprès de sources fiables, comme les autorités sanitaires nationales, sur l’ampleur de la flambée dans leur communauté (le cas échéant), les symptômes et les moyens de prévention ».
Et au-delà des risques de désinformation, l’OMS identifie également un risque de stigmatisation de « groupes de personnes » à cause de la maladie. On se rappelle ainsi de la méfiance vis-à-vis des communautés asiatiques au début de la pandémie de Covid et, il y a bien plus longtemps et de façon bien plus importante, de la stigmatisation des communautés homosexuelles lors de l’émergence du VIH. Les premiers cas en dehors de voyages en zone endémique ayant été rapportés chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), l’OMS appelle donc à la prudence et rappelle que la variole du singe se propage par contact proche et peut donc concerner toute la population. « La stigmatisation peut dissuader les gens de se faire soigner et donc empêcher de mettre un terme à une épidémie, et entraîner une propagation non détectée », alerte aussi l’organisation.
Les autorités sanitaires auront ainsi à nouveau à lutter contre ces risques. Une communication claire et étayée est donc attendue pour accompagner les professionnels de santé auprès de leurs patients.
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