Alors que le monde agricole est secoué par une crise qui ne faiblit pas, la Mutualité sociale agricole (MSA) Midi-Pyrénées Sud, région d’où est parti le mouvement de contestation, constate « une augmentation de demande des aides sociales et du sentiment de mal-être de la part des agriculteurs », indique la caisse au Quotidien.
À l’échelle nationale, un autre indicateur avalise l’idée d’un malaise généralisé qui se propage dans la population agricole. La MSA a lancé en 2014 un service d’aide psychologique anonyme en ligne nommé Agri’écoute. À la demande du Quotidien, le régime agricole a comparé le nombre d’appels traités du 1er au 23 janvier 2023 et du 1er au 23 janvier 2024. Il y a un an, les agriculteurs avaient sollicité le dispositif d’aide à 205 reprises. Cette année, ce sont 260 appels qui ont été traités sur la même période, soit une hausse de près de 27 % des appels.
De ces dizaines de témoignages recueillis s’échappent une « une lassitude générale autour de la question de la pression perçue par la profession », indique la MSA, sans toutefois que le conflit agricole ne soit précisément évoqué.
Les contraintes administratives, facteur de risque
Dans sa dernière communication sur le mal-être agricole en novembre 2023, la MSA confirme qu’une majorité des utilisateurs d’Agri’écoute souhaitent s'entretenir avec un psychologue. En 2022, 14 % ont bénéficié d'un accompagnement personnalisé sur plusieurs entretiens.
Parmi les sujets de préoccupation constants des agriculteurs, la sphère personnelle est évoquée dans les conversations (santé, inquiétude pour un proche, vie familiale) mais également la sphère professionnelle. Les trois premiers risques sont la pression économique, les contraintes administratives et la surcharge de travail.
La MSA note enfin sur ces derniers mois que davantage d’appelants indiquent être excédés, « malmenés » et font le constat d’une « perception de perte de sens de leurs projets professionnels ». Autant de témoignages qui font largement écho à l’actualité.
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