Devant « l'aggravation de la situation sanitaire », le ministère de la Santé a pris des mesures pour permettre la poursuite des traitements et des soins durant le confinement, comme lors de la première vague de l’épidémie de coronavirus. Un arrêté paru dimanche au « Journal Officiel » vise ainsi à « protéger les professionnels de santé et leurs patients de l'infection » et à s'adapter au « risque d'indisponibilité des professionnels de santé dans la gestion de la crise ».
Cet arrêté autorise ainsi les infirmiers à « poursuivre les soins qu'ils dispensent aux patients atteints d'une pathologie chronique stabilisée au-delà de la date de validité de la prescription » et les pharmaciens à délivrer des médicaments ou prestations lorsqu'une ordonnance renouvelable « est expirée » dans certains cas.
Méthadone, contraceptifs oraux et traitements chroniques
Pour les traitements de substitution aux opiacés d'au moins trois mois à base de méthadone (sous forme de gélules, de sirop ou de buprénorphine comprimés), les officines mentionnées sur la prescription « peuvent, après accord du prescripteur, dispenser, dans le cadre de la posologie et des modalités de fractionnement initialement définies par le prescripteur, un nombre de boîtes par ligne d'ordonnance garantissant la poursuite du traitement », indique l’arrêté. « La délivrance peut être assurée pour une période ne pouvant excéder vingt-huit jours, y compris pour la méthadone sous forme de sirop. Elle est renouvelable », précise le texte.
Les officines peuvent également délivrer des contraceptifs oraux aux femmes en incapacité de consulter leur médecin ou sage-femme lorsque la durée de validité de leur ordonnance « est expirée depuis plus d'un an et moins de deux ans », « pour une durée supplémentaire non renouvelable maximale de trois mois ».
Pour les traitements chroniques, le pharmacien, le prestataire de services ou le distributeur de matériel « peut délivrer dans le cadre de la prescription initialement prévue, un volume de produits ou de prestations garantissant la poursuite du traitement pour une durée d'un mois ». « Le cas échéant, cette délivrance peut s'effectuer au-delà de la date de validité de l'entente préalable de l'organisme de prise en charge », ajoute l’arrêté. Dans ce cas, comme dans celui des contraceptifs oraux, les personnes délivrant les produits sont tenues d’en informer le prescripteur.
Si ces mesures visent à assurer la continuité des soins pendant l'épidémie, dont les praticiens comme les patients ont fait une priorité, cet arrêté ne devrait pas plaire à la profession. Au printemps, des mesures similaires avaient été vivement critiquées par les praticiens.
Les IVG médicamenteuses possibles jusqu'à la fin de la 7e semaine de grossesse
L’arrêté prévoit par ailleurs que les femmes souhaitant avorter puissent, comme au printemps, le faire par voie médicamenteuse jusqu’à la fin de la 7e semaine de grossesse « dans le respect du protocole établi par la Haute Autorité de santé publié sur son site internet ». « La première prise des médicaments nécessaires à la réalisation d'une interruption volontaire de grossesse par voie médicamenteuse peut être effectuée dans le cadre d'une téléconsultation », est-il également précisé.
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