Comme leurs confrères installés, les médecins généralistes remplaçants ont enregistré une nette baisse de leur activité, et donc de leurs revenus, avec la crise sanitaire. En avril, 67 % des répondants à une enquête menée par ReAGJIR (Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants) avaient affirmé avoir eu au moins un contrat de remplacement d’annulé sur la période mars-avril. Un constat qui avait poussé l’organisation à réclamer un mécanisme d’indemnisation pour les remplaçants, qui ne pouvaient pas bénéficier de celui mis en place pour leurs homologues installés. Soutenu par les syndicats seniors, ReAGJIR s’était battu pour obtenir le versement d’une aide financière aux remplaçants et avait fini par obtenir un accord de principe fin juin, à la suite « d’un travail conjoint entre le ministère de la Santé, la Cnam, l’Acoss (Agence centrale des organismes de sécurité sociale N.D.L.R.) ».
Près de six mois plus tard, les omnipraticiens remplaçants n’en ont cependant pas encore vu la couleur. Les difficultés techniques concernant « la récupération des informations nécessaire (chiffre d’affaires et taux de charges annuels des praticiens) pour la mise en place du dispositif » — évoquées depuis le printemps pour justifier à l’époque l’absence de système d’indemnisation — n’avaient ainsi toujours pas été levées en septembre, explique ReAGJIR dans un communiqué diffusé jeudi.
« Comment expliquer que rien ne soit encore prêt ? »
Sans ignorer que les remaniements opérés au sein du ministère de la Santé et de l’Assurance maladie ont pu retarder le processus, le Dr Laure Dominjon, présidente de ReAGJIR, s’agace. « Comment est-il possible, après plus de huit mois, que ces données ne soient toujours pas intégrées pour proposer une ébauche de dispositif ? Comment expliquer, alors que le Ministère et la Cnam s’y étaient engagés, que rien ne soit encore prêt ? », tonne la généraliste.
Si une première réunion avec la Caisse — depuis juin — s’est tenue début décembre, le syndicat estime que le « projet reste encore timide », malgré quelques avancées. « Certes, il y a des contraintes mais les données de référence pour l’année 2019 sont maintenant disponibles, il devrait donc être possible de proposer rapidement une aide, juge le Dr Dominjon. D’autant que la mise en application ne sera pas instantanée. Les problèmes de trésorerie et de précarité des remplaçants restent plus que jamais d’actualité). Les remplaçants ont besoin d’aide maintenant, pas dans six mois ! Il est temps d’avancer, en réfléchissant à un dispositif simplifié, adapté à la situation des remplaçants. C’est un vrai besoin mais aussi une question d’équité entre médecins. »
Selon le Dr Laure Dominjon, « cette crise est révélatrice de la méconnaissance du statut et de la précarité dans laquelle se trouvent les remplaçants, indispensables au système de santé » et témoigne d'un « manque de considération » des pouvoirs publics à leur égard.
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