La place du médecin généraliste a fait l’objet de nombreux rapports au cours des dernières années. Avec des succès divers si l’on se réfère au nombre de vocations. La spécialité de médecine générale est toujours boudée par les étudiants. Alors que certaines spécialités sont sous tension, le moment est peut-être venu d’évaluer les besoins dans le cadre du parcours de soins en médecine spécialisée. Le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) vient de livrer son ordonnance. « Les soins primaires et la médecine spécialisée sont deux sujets intimement liés, à penser dans le même mouvement, comme deux éléments d’un système qui doivent évoluer de façon cohérente », peut-on lire dans ses recommandations. La médecine de spécialité concentre les paradoxes. Alors que le nombre de spécialistes augmente beaucoup plus rapidement que celui des spécialistes, les travaux récents de la Drees signalent le risque de renforcement des inégalités territoriales au cours des prochaines années. De plus l’offre publique ne pallie pas à un déficit de l’offre libérale et vice-versa. Enfin la surspécialisation constitue une autre menace avec son risque associé de fragmentation de l’offre de soins. Mais toutes les spécialités ne sont pas soumises à ces sombres perspectives. La démographie médicale à l’horizon 2040 devrait être positive pour la gynécologie obstétrique, la psychiatrie, la neurologie par exemple. En revanche, la densité médicale en ophtalmologie, dermatologie, rhumatologie, ORL et radiologie sera en basses eaux entre 2025 et 2030 avant de remonter peu à peu.
Quelles réponses alors apporter afin de réduire les inégalités en matière d’accès aux sois ? L’hcaam suggère parmi d’autres propositions de faciliter les parcours professionnels. L’hôpital par exemple a multiplié au fil des ans de nombreux statuts précaires. L’idée serait de créer un statut de médecin des hôpitaux. Après une période probatoire de deux ans, le médecin serait assuré de bénéficier d’un contrat à durée déterminée. Ce statut nouveau n’ouvrirait pas à la recherche mais permettrait d’enseigner.
L’exercice libéral n’est pas oublié. Mais la réflexion ici est moins aboutie. Et repose surtout sur la position du remplaçant.
La régionalisation des ressources humaine est une autre solution.
L’une des solutions repose sur la constitution de réseaux professionnels de coopération qui s’inscrit dans le cadre ides communautés professionnels territoriales de santé. (CPTS). Mais pour être efficace, cette mise en réseau exige une mission de coordination. Des moyens spécifiques doivent donc être alloués. En absence de ce type d’investissement, cette approche territoriale serait condamnée à l’échec. Elle signifie également l’adoption d’une autre logique pour les spécialistes. Au lieu d’un simple partage des coûts entre professionnels, l’enjeu est bien de produire des soins en commun. Ces organisations sont déjà opérationnelles en Allemagne et aux Etats-Unis.
Enfin, le succès de ce type d’initiatives est conditionné à l’essor de la télémédecine. Le Hcaam met ici en avant un nouveau concept l’urbanisation qui doit favoriser « le déploiement de systèmes d’information territorialisés (DMP, messagerie sécurisée), décloisonnant les professionnels, en particulier le secteur hospitalier et la médecine de ville ». Serait-ce le prix à payer pour un nouveau paysage en santé ?
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