Comme de nombreux territoires français, la région Bourgogne-France-Comté est en proie à des difficultés d'accès aux soins importantes. En effet, d'après le dernier zonage médecins réalisé par l'Agence régionale de santé (ARS), 76,1 % de la population du territoire réside dans une zone à faible densité médicale.
Dijon, la capitale de la Bourgogne, n'est d'ailleurs pas épargnée par cette problématique. « Les demandes de soins dans le centre-ville de Dijon deviennent de plus en plus importantes. Il y a à la fois beaucoup de personnes âgées avec de forts besoins de soins et aussi beaucoup d'étudiants. Ceux-ci ont généralement gardé leur médecin traitant d'enfance et n'habitent plus à proximité ; d'autres n'ont tout simplement jamais eu de médecin traitant… », témoigne le Dr Réda Zerkaoui, président de SOS médecins Dijon.
Une demande de soins croissante
À Chenôve, en banlieue sud de la cité des Ducs, là où est basé le premier centre de consultations de SOS médecins Dijon, les demandes sont aussi en nette augmentation.
« Nous sommes complets du matin au soir. D'ailleurs, avec le Covid et les pathologies saisonnières, les besoins ont fortement augmenté ces deux dernières années. Evidemment cela fluctue en fonction des vagues mais nous savons déjà que dans deux mois cela va être très intense », renseigne le Dr Réda Zerkaoui.
Soulager les médecins généralistes sans toutefois les concurrencer
Pour répondre à cette situation de tension, SOS médecins Dijon a donc pris la décision, en accord avec le Conseil de l'Ordre des médecins, d'ouvrir une antenne en plein centre-ville.
« Notre centre de consultations est un peu excentré, cette deuxième antenne permettra donc aux Dijonnais de bénéficier d'une prise en charge de proximité », souligne le praticien, qui intervient régulièrement en centre-ville mais aussi dans toute l'agglomération.
SOS médecins sera donc multisite avec son centre administratif maintenu à Chenôve et une seconde antenne inaugurée début septembre sur la place Saint-Bernard, à Dijon.
« L'objectif est de soulager les médecins traitants, (...) non pas de se subsister à eux. Nous venons apporter une solution à la population lorsqu'il n'y en a pas d'autres », insiste le président de SOS médecins Dijon.
Dans ce nouveau centre « un ou deux médecins » (sur les 16 que compte SOS médecins Dijon) seront mobilisés pour assurer les soins non programmés. Le centre sera ouvert « surtout en soirée et le week-end », informe le Dr Réda Zerkaoui.
« Nous verrons par la suite s'il est nécessaire de nous adapter », ajoute l'urgentiste de formation.
SOS médecins, exclus des majorations prévues par la mission Braun ?
Alors que le gouvernement a annoncé la mise en place d'un supplément de rémunération de 15 euros pour la prise en charge de tout acte de soins non programmés*, SOS médecins reste dans l'attente. La fédération d'associations ne sait toujours pas si elle pourra bénéficier de cette majoration. « Nous attendons une réponse de la DGOS car pour l'instant le décret n'est pas clair », avait confié le Dr Serge Smadja au Généraliste le 11 juillet, jour de la publication de l'arrêté. La réponse de la DGOS se fait, depuis, toujours attendre...
*Pour bénéficier de cette majoration, le médecin ne doit pas compter le patient qu'il prend en charge parmi sa patientèle médecin-traitant. La prise en charge doit par ailleurs être effectuée dans les 48 heures après régulation par le service d'accès aux soins (S.A.S) ou le service d'aide médicale urgente.
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