Le Dr Guillaume Barucq tient à le préciser : il s’agissait d’un « déjeuner non officiel et privé ». Lundi 8 novembre, accompagné de deux autres médecins généralistes, un urgentiste et un de santé publique, le praticien biarrot a été reçu à l’Élysée… par Brigitte Macron. Mais aucune fanfaronnerie de sa part. « J’y suis allé en tant que généraliste et citoyen », clarifie-t-il d'emblée.
Au menu des discussions… le regard des médecins sur la crise sanitaire : l’expérience de terrain des praticiens et leur place dans la prise en charge, l’efficacité des mesures, la place de l’antibiothérapie dans le traitement du Covid-19. Bref, rapporte-t-il, « une discussion hyper pratique ». Mais une discussion où Dr Barucq a « senti une oreille capable de comprendre la vision des généralistes. »
« Beaucoup d’attention et d’écoute »
Le Dr Fabien Quedeville, généraliste à Chilly-Mazarin (Essonne) était présent lui aussi. Il confesse « une démarche intéressante, puisque c’est la première fois que je vois le sommet de l’État intéressé par des médecins de ville, de territoires différents et qui n’appartiennent pas au sérail. » S’il a été reçu « de façon très cordiale » par la femme du président de la République, il a également trouvé « beaucoup d’attention et d’écoute ».
Une aubaine, car les deux praticiens, qui ont des prises de position parfois dissonantes dans la profession, avaient des choses à dire. « L'épidémie, nous la connaissons sous un autre angle ; nous voyons les gens guérir du Covid-19 et en même temps se dégrader sur d’autres aspects de leur santé », souligne le Dr Quedeville. Lui défend depuis mars 2020 que la crise engendrera des effets collatéraux et pointe « l’obésité chez les enfants, inquiétante » et les « burn-out des actifs » notamment. « On a porté la voix de nos patients », résume-t-il.
Le Dr Barucq abonde. « Les omnipraticiens sont les meilleurs thermomètres de la population ». C’est d’ailleurs ce qu’elle leur a dit : « les Français vont font confiance ». À eux, il oppose les « médecins hyperspécialisés parisiens », lesquels auraient « détourné le débat sur la gestion de la crise sanitaire ». Le médecin-surfeur est ferme : « la médecine du passe sanitaire exclut la médecine générale ». Il cite notamment les arrêts de travail délivrés sans prescription.
« Un ras-le-bol sous-estimé »
Ce qui a conduit au Dr Barucq de rapporter « un ras-le-bol sous-estimé de la profession. Les délégations de tâches dans le PLFSS, le Dipa… » autant de sujets qui semblent l’exaspérer. Celui chez qui on est généraliste de père en fils depuis trois générations, revendique néanmoins l’importance « d’écouter tous les points de vue », ajoutant que « la base de tout c’est la confraternité ».
Ce dernier défend une approche « globale, préventive et humaniste de la gestion de crise » qui, observe-t-il, « commence à être écoutée. Nous espérons qu’elle sera bientôt entendue. » La médecine générale, elle, a déjà un pied à l'Élysée.
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