Bonne nouvelle, les Français s’estiment plutôt bien informés en matière de santé. Et ils connaissent leurs droits. Tel est l’un des enseignements du baromètre des droits des personnes malades publié ce jeudi par l’association de patients France Assos Santé. Ainsi, « interrogés sur 13 de ces droits, les répondants obtiennent une moyenne de 8,9 sur 13 ». Parmi les plus familiers, on retrouve le droit au respect du secret médical (91 %), à l’accès aux soins (82 %) et à l’accès direct à son dossier médical (79 %).
Pour autant, ce bon niveau d’information cache des disparités, souligne France Assos Santé. Notamment sur le sujet sensible de la fin de vie dont le projet de loi gouvernemental a été dévoilé mi-mars par Emmanuel Macron. En effet, plus de 4 personnes sur dix ignorent aujourd’hui qu’elles ont la possibilité de rédiger des directives anticipées. Constat analogue en ce qui concerne le droit à engager un recours « pour une indemnisation en cas de problème grave lié aux soins ou encore le droit de modification et d’opposition sur l’utilisation de ses données de santé ». La moitié des personnes n’ont jamais entendu parler de ces possibilités.
Le généraliste, premier référent
Il n’empêche, à l’arrivée, selon ce baromètre, plus des trois quarts des patients estiment que l’application des droits des personnes malades, notamment en matière d’accès aux soins, est globalement bonne. Le taux de satisfaction atteint les 80 %.
Information qui mettra du baume au cœur des généralistes, ils demeurent, et de loin, le premier point de référence pour s’orienter dans le système de santé. Plus d‘un patient sur deux (55 %) les appelle spontanément en premier lieu. Loin devant internet et les plateformes de rendez-vous qui ne recueillent que 14 % et 11 % de premier recours spontané (sauf chez les plus jeunes). En effet, la tranche d’âge des 25-34 ans est significativement plus nombreuse (54 %) à se tourner vers le web pour trouver un médecin.
Une situation qui conduit France Assos Santé à relever qu’entre les Français et les professionnels de santé, « la lune de miel ne se dément pas » : 92 % des premiers se déclarent satisfaits de leurs relations avec les seconds et, pour 87 % d’entre eux, de l’efficacité des soins prodigués.
Mais encore faut-il pouvoir accéder à un soignant, point noir identifié. Pour plus d’un tiers des Français (39 %), obtenir un rendez-vous s’apparente à une expérience négative. Quand elle n’est pas « très négative » (14 %).
Au chapitre des pénuries de médicaments, l’enquête révèle que 44 % de la population y a déjà été confrontée. Une réalité encore plus prégnante chez les aidants et les personnes en ALD. Pour ces deux catégories, le chiffre grimpe respectivement à 57 % et 52 %. Dans deux tiers des cas, une alternative a été proposée, du mieux par rapport à l’étude de l’an passé puisque cet item augmente de 4 points. « Mais la situation n’en reste pas moins inadmissible », juge France Assos Santé, qui balaye aussi devant sa porte. En effet, « si les associations figurent dans le haut de la liste des acteurs perçus comme les plus légitimes pour porter la parole des usagers, elles pointent désormais à la deuxième place », accusant un léger recul par rapport à 2023 (50 % contre 54 %), derrière les complémentaires santé qui, elles, sont restées stables (52 %).
Enquête réalisée en partenariat avec BVA Xsight, par téléphone du 6 au 19 février 2024, selon la méthode des quotas. Échantillon de 1 507 personnes, âgées de 15 ans et plus, représentatif de la population résidant sur le territoire français. La représentativité de l’échantillon a été assurée grâce à la méthode des quotas.
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier