Avez-vous eu des contacts avec le ministère de la Santé et de la Prévention depuis la rupture des négociations ?
Pour le moment, depuis le 12 mai, non. Nous assistons certes à des réunions qui n’ont rien à voir avec les négociations autour des revalorisations, par exemple, sur la gestion de la complémentaire santé des praticiens hospitaliers. Il n’y a, en revanche, aucun calendrier fixé. Je n’ai jamais vu cela dans l’histoire du syndicalisme hospitalier. On ne peut même pas invoquer un problème budgétaire pour expliquer le blocage sur le dossier des retraites universitaires. Les négociations jusqu’à fin avril étaient tout près de réussir avec des grilles précises en fonction des hypothèses de travail. Rappelons qu’à la différence des autres Français retraités, les PU-PH touchent seulement 28 % de leur dernier salaire. C’est une injustice flagrante. Je ne comprends pas.
Quelles sont les autres revendications ?
Dans nos champs de revendications principaux, se pose la question de la revalorisation des rémunérations. Lorsque j’étais interne, le différentiel avec les rémunérations du privé était de 1 à 2. Trente ans plus tard, ce différentiel s’établit de 1 à 3 voire à 4. Quant au temps de travail, il n’est pas à l’avantage des hospitaliers. Second élément, doit être prise en compte la cinquième plage pour valoriser la continuité des soins. Entre 18 heures et 8 heures du matin, il n’y a pas deux demi-journées mais trois. Il est nécessaire de distinguer entre la permanence et la continuité des soins. Le travail de jour ne se termine pas à 18 heures mais au-delà jusqu’à 21 heures. C’est ce que l’on appelle la continuité des soins. Quant à la revalorisation de la permanence des soins, à savoir les gardes et des astreintes, depuis le post-Covid, les rémunérations des gardes ont été revalorisées. Nous demandons que la garde du samedi soit désormais prise en compte comme un dimanche. Lorsque l’on établit les listes des gardes, il s’avère complexe de trouver des volontaires pour les journées de vendredi et samedi. De plus comme la durée de travail des PH est de 10 demi-journées. Dans ce contexte, la journée de samedi devrait être payée comme un dimanche.
Que ferez-vous après le 4 juillet ?
On verra quelle aura été l’ampleur de la mobilisation. Nous sommes un syndicat responsable. À ce jour nous n’appelons donc pas à la prolongation du mouvement de grève. La situation est toutefois très grave. C’est la première fois depuis 1958 que l’on recense moins de candidats aux postes de chefs de clinique que de places disponibles. 15 % des postes ne sont pas pourvus. Nous devrons à terme affronter de grosses difficultés pour nommer les professeurs de médecine de demain. Il y a cinq ans, 30 % de postes vacants étaient recensés dans les disciplines à garde, avec un grand différentiel public/privé, en gynéco-obstétrique, en anesthésie, en imagerie. Désormais le taux a grimpé à 40 %. Et celui dans les autres spécialités médicales s’élève entre 20 à 30 % de postes vacants. Il est temps de se réveiller.
président du SNAM-HP
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