Le recours au 49-3 par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites a eu raison de leur engagement politique au sein de la majorité. Le sénateur des Bouches-du-Rhône Michel Amiel (à gauche sur la photo) et la députée des Alpes-de-Haute-Provence Delphine Bagarry (à droite), tous deux médecins généralistes de formation, ont annoncé ce début de semaine qu'ils quittaient La République en Marche (LREM). Les deux parlementaires regrettent notamment que le gouvernement ait choisi le passage en force du projet de loi portant sur un système universel de retraites, mais ont aussi plusieurs griefs contre l'exécutif.
« Cynisme et incompétence politique » pour Amiel
« Il y a eu une succession de maladresses très très défavorables à une action gouvernementale fluide », a déclaré à l'AFP le Dr Michel Amiel, par ailleurs candidat aux municipales aux Pennes-Mirabeau (13). « Dégainer un 49-3 un samedi après-midi en pleine épidémie de coronavirus est quelque chose pour le moins malheureux », fait valoir l'élu au micro de BFM TV. Dans un communiqué mis en ligne, il dénonce par ailleurs une décision qui relève « du cynisme et de l'incompétence politique ».
De son côté, la députée Delphine Bagarry a expliqué dans un communiqué partagé lundi sur son compte Twitter, qu'elle regrettait aussi les méthodes utilisées par la majorité. « L'enchaînement et la multiplicité des réformes précipitées ne laissent pas le temps de la concertation et oblige le recours aux ordonnances ou au 49-3, qui confère à l'exécutif une mainmise écartant les parlementaires et les citoyens de toute discussion ou amélioration », déplore-t-elle.
Bagarry regrette « la mainmise de l'exécutif »
La généraliste de Riez fait également valoir les autres raisons qui ont motivé son départ de LREM, affirmant se trouver « en désaccord avec de nombreuses décisions législatives » de la majorité. « Je ne peux plus cautionner la dérive sécuritaire, le durcissement des politiques migratoires avec un recul des droits des étrangers, une orientation budgétaire pour des mesures individuelles au détriment de politiques publiques ambitieuses sur le plan social et environnemental », explique-t-elle.
Le mois dernier, elle avait confié au Généraliste son opposition aux mesures de durcissement de l'accès à la santé des plus démunis (allongement des délais d'accès à la Protection maladie universelle et à l'Aide médicale d'État), évoquant « un mauvais signal politique ». Sous l'étiquette LREM, elle avait notamment défendu des mesures invitant à la délégation de certaines tâches du généraliste vers le pharmacien pour les pathologies bénignes comme la cystite ou l'angine.
Je quitte, avec émotion mais avec responsabilité, le groupe parlementaire La République en Marche.
— Delphine Bagarry (@DBagarry) March 3, 2020
Je vous explique pourquoi pic.twitter.com/YG6diRsrze
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