375 kilomètres, c’est la distance parcourue à pied par deux conseillers départementaux de l’opposition socialiste de Seine-et-Marne, depuis le 7 juin. Anthony Gratacos et sa suppléante, Nathalie Moine, marchent symboliquement contre la désertification médicale et pour défendre notamment la création d’un centre départemental de santé, permettant de salarier directement des praticiens.
Avec 89 médecins pour 100 000 habitants, le département est en proie à des délais d’attente de plusieurs mois pour obtenir un rendez-vous médical. L’objectif est de sensibiliser élus locaux et population dans ce département « classé 99e sur 101 pour la densité médicale », selon ces conseillers d’opposition de gauche. Une pétition a été mise en ligne pour expliquer le sens de cette (dé)marche.
Salarier des médecins
« Ce que je constate, c’est une inadéquation entre les attentes des étudiants en médecine et la réalité de l’offre sur le terrain », souligne Anthony Gratacos. Sa revendication phare est donc la création d’un centre départemental de santé (avec plusieurs antennes locales) embauchant des généralistes salariés à des conditions favorables, imitant le modèle à succès lancé en Saône-et-Loire, puis répliqué dans d’autres départements.
Il reprend également à son compte une des mesures de la proposition de loi Mouiller sur l’accès aux soins, qui suggère la création d’un office départemental d’évaluation de la démographie des professions de santé, présidé par le président du conseil de chaque département. Cet organisme serait chargé d’identifier le plus finement possible les besoins en professionnels de santé à l’échelle du territoire.
Des antennes universitaires, ou même un CHU ?
Cette initiative des élus de l’opposition n’est pas soutenue par le Département de Seine-et-Marne, qui « ne partage ni le fond ni la forme de cette démarche isolée ». Son service de communication met plutôt en avant des « avancées concrètes, comme la création prochaine d’antennes universitaires, notamment au sein de l’hôpital de Meaux », déjà annoncée par le maire de cette ville Jean-François Copé, lors de l’inauguration d’une extension de l’hôpital par la ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin. Le président du Département, Jean-François Parigi, soutient même l’idée de la création d’un CHU, même si cette décision ne relève pas de sa compétence. En attendant, des échanges se poursuivent avec l’agence régionale de santé (ARS) et les universités « afin d’étudier les modalités de renforcement de l’offre de soins et de formation ».
« Le CHU fait partie de la solution, mais cela prendra dix ans pour commencer à avoir des praticiens qui finalement ne resteront pas. Il faut un choc pour arrêter l’hémorragie », rétorque le conseiller d’opposition pour qui le temps presse. Il estime qu’un premier recrutement médical pourrait se concrétiser en quelques mois si le Département inscrivait cette mesure de salariat au budget 2026…
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