Guérilla ou diplomatie ? Entre la réunion des coordinations de libéraux samedi à Paris et le rendez-vous de leurs syndicats chez le Premier ministre, le 1er juillet, le dilemme reste entier pour les médecins de ville. Dans le contexte actuel, il n’est pas dit d’ailleurs que l’une ou l’autre de ces démarches soient couronnées de succès. L’AG de demain à Cochin, organisée par l’UFML et le Mouvement pour la santé de tous, quoique soutenue par la FMF et le SML, est loin de rassembler toute la profession. Et quant au rendez-vous de Matignon, vos représentants s’y rendront, mais avec des semelles de plomb et le moral dans les chaussettes…
Et pour cause… Ils savent qu’il y aura a priori peu de grain à moudre ce jour-là, en tout cas sur les sujets qui fâchent. Sur la loi de santé, Manuel Valls semble en effet avoir tourné la page. Comme s’il s’agissait d’une affaire réglée depuis le vote de l’Assemblée et comme si le gouvernement estimait avoir fait assez de concessions aux médecins... Au congrès du PS, le week-end dernier, dans un discours de près d’une heure, le chef du gouvernement n’a pas ménagé son soutien sur la réforme de l’Éducation à Najat Vallaud-Belkacem, qui en rosissait d’aise ; il a fait applaudir son ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, sur la sécurité ; il s’est montré combatif sur la lutte contre le chômage ; mais la santé a dû peser moins d’une minute de son intervention… Et ce fut pour redire tout le bien qu’il pensait du tiers payant généralisé !
Dans ces conditions, les médecins doivent-ils espérer encore quelque chose du gouvernement ? La question se pose alors que se profile une « Conférence nationale de la santé » début 2016, à une échéance lointaine, mais trop proche des présidentielles, pour qu’elle ne soit pas suspecte… À l’ordre du jour figureront pourtant des sujets d’importance : installation, formation, coordination des soins et même rémunération des professionnels de santé… Autant de thématiques sur lesquelles la profession est plus que jamais en attente. Mais, les libéraux de santé ne sont pas les seuls à être mécontents. La CFDT, la Mutualité et les patients du CISS ne viennent-ils pas de réclamer rien moins que la réforme des modes de paiement des acteurs de santé et de la gouvernance du système ? La critique des inégalités d’accès aux soins n’est pas moins radicale ; et sévère pour le gouvernement, venant d’organisations réputées proches du PS.
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