Avec près de 21 millions de passages enregistrés, soit 700 000 de plus qu'en 2015, le nombre de patients admis aux urgences a atteint un niveau record en 2016, révèle un rapport publié mardi par le Drees.
Cette hausse de fréquentation de 3,5 % confirme la tendance observée depuis 20 ans, selon le service statistique des ministères sociaux, qui note que « le nombre annuel de passages continue de progresser à un rythme régulier ». L'activité a ainsi doublé par rapport à 1996, année où les urgences accueillaient 10,1 millions de patients, hors outremer et hôpitaux militaires.
29 000 passages annuels par service
En moyenne, les 719 services d'urgences ont connu eu 1 000 passages supplémentaires par rapport à 2015, passant de 28 000 à 29 000 passages annuels.
En dehors des urgences, les établissements de santé ont enregistré une hausse de 4,3 % du nombre de journées d'hospitalisation « partielle » (sans nuitée), proche de 16,5 millions en 2016. À l'inverse, le nombre de journées en hospitalisation « complète » s'est tassé de 0,5 %, en dessous de 121,4 millions.
Ce virage ambulatoire s'est traduit par la suppression de 4 000 lits d'hospitalisation complète, en partie compensée par la création de 1 850 places d'hospitalisation partielle.
Des réformes tardives selon Agnès Buzyn
La publication de ce rapport intervient alors que 175 médecins se sont plaints ce week-end dans une lettre ouverte adressée à Édouard Philippe de ne plus pouvoir remplir leur « mission de service public ». Les signataires estiment ainsi que « les décès médiatisés survenus récemment » ne sont pas des « faits isolés », mais des « signes patents de la dégradation nationale des services hospitaliers ».
Invitée de France Info ce mardi matin, Agnès Buzyn a répondu aux signataires : « J'arrive avec une réforme en profondeur du système de santé pour répondre aux difficultés. J'arrive un peu tard mais on va le faire. »
La ministre de la Santé, pour qui le « système est déjà en très forte tension », « regrette qu'un certain nombre de réformes n'aient pas été mises en place plus tôt ». Le gouvernement doit faire des annonces « dans le courant de l'été » et la mise en œuvre des mesures s'étalera sur « trois, quatre ou cinq ans », a précisé Agnès Buzyn.
Avec AFP
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