La colère des médecins libéraux semble rester sourde aux oreilles du gouvernement.
Alors que le collectif Médecins pour demain a appelé, lundi 2 janvier, les médecins généralistes à poursuivre leur mouvement de grève jusqu'au 8 janvier (via la fermeture de leur cabinet), Élisabeth Borne a estimé sur France info que ce n'était « vraiment pas responsable ».
Tensions sur l'hôpital
« Je peux entendre qu'ils peuvent rencontrer des difficultés, qu'ils peuvent souhaiter des améliorations, mais ça n'est vraiment pas responsable de faire grève, notamment dans cette période de fêtes, où cela a augmenté les tensions sur l'hôpital », a déclaré la Première ministre sur France Info.
Lancé par un collectif de praticiens libéraux, soutenu par plusieurs syndicats, le mouvement s'est traduit la semaine dernière par une baisse d'activité de 10 % des médecins généralistes, selon l'Assurance maladie.
Mme Borne a souligné que seule « une partie des organisations qui représentent les médecins ont effectivement appelé à la grève » et rappelé qu'« il y a une discussion en cours », cette mobilisation survenant en pleine négociation d'une nouvelle convention entre la Sécu et les syndicats pour les cinq prochaines années.
Invité sur France Info le 2 janvier, Thomas Fatôme, le directeur général de la Caisse nationale d'Assurance maladie, a, lui aussi, rappelé que les « principaux syndicats avec qui nous négocions n'ont pas appelé à la grève ».
« Il faut le souligner », a-t-il insisté, ajoutant que ces derniers ne portent pas la revendication d'une augmentation du tarif de la consultation à 50 euros ce qui est, selon lui, « tout de même relativement extravagant ».
Réduire les tâches administratives grâce à l'appui des assistants médicaux
Élisabeth Borne a, elle, souligné que les « hôpitaux font face à trois épidémies simultanées » de grippe, de bronchiolite et de Covid. « Une fois de plus les soignants sont très mobilisés », a-t-elle ajouté.
Face à un système de santé sous pression, Mme Borne a rappelé les « augmentations importantes » de salaires à l'hôpital depuis deux ans, tout en reconnaissant que cela « n'a pas tout réglé » et qu'« il y a d'autres sujets à traiter », notamment « des enjeux d'organisation » et « un travail sur l'attractivité des métiers pour réduire la pénibilité ».
En ce qui concerne la ville, la Première ministre a insisté sur la nécessité de « libérer du temps médical » aux médecins en « leur proposant des assistants médicaux pour les tâches administratives ». « C'est un travail sur l'attractivité des métiers pour réduire la pénibilité qu'il faut entreprendre », a-t-elle estimé.
Autant de sujets sur lesquels Emmanuel Macron « aura l'occasion de s'exprimer en fin de semaine dans ses vœux aux soignants », a-t-elle enfin indiqué, précisant que le gouvernement « présentera une feuille de route dans les prochaines semaines pour répondre à ces attentes ».
Avec AFP.
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