Initié à la mi-mars dans les établissements de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), le mouvement de grève qui touche les services d'urgences partout en France persiste et gagne des soutiens.
Grève depuis deux semaines à Angers, où la direction faisait état de 80 % de grévistes jeudi 16 mai, mais aussi depuis le début de la semaine dans des établissements à Bordeaux, Brest, Beauvais ou Besançon… Au total, une quarantaine de services (sur 645 structures adultes) sont désormais mobilisés, indique l'AFP, citant la CGT et le collectif inter-urgences. À l'AP-HP, la direction fait état d'un taux de grévistes stable autour de 35 %. Fin avril, la CGT avait déposé un préavis de grève national pour soutenir les différents mouvements.
Ce vendredi 17 mai, les comités d'Île-de-France de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité ont eux aussi apporté leur « soutien plein et entier aux personnels des urgences ».
Lundi 13 mai, trois syndicats de praticiens hospitaliers ont fait de même. Le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHARe) et SAMU-Urgences de France (SUDF) alertent d'une même voix contre « l'explosion générale qui se préfigure ». L'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) appelle même les urgentistes à « s'y associer localement en fonction des situations des établissements ».
Rencontre nationale
Le collectif inter-urgences, créé par des paramédicaux de l'hôpital Saint-Antoine (AP-HP) − premier service d'urgences à se mettre en grève le 18 mars − organise une rencontre nationale à Paris le 25 mai prochain. Il prévoit par ailleurs une action sur le parvis de l'hôtel de ville de Paris ce dimanche 19 mai en début d'après-midi. La pétition qu'il a lancée recueille aujourd'hui plus de 30 000 signatures.
Interrogée sur le sujet ce mercredi lors des questions au gouvernement, Agnès Buzyn évoquait la « désorganisation » dont souffrent les urgences. Elle garantit que la réforme Ma santé 2022, dont le projet de loi sera discuté au Sénat à partir du 3 juin, permettra d'apporter une réponse à ce problème.
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