La polémique et la confusion en même temps. Edouard Philippe et Agnès Buzyn se sont déclarés indignés de l'intrusion d'une cinquantaine de manifestants dans les locaux de la Pitié Salpêtrière (AP-HP), hôpital qui se trouvait sur le chemin du cortège des manifs du 1er mai à Paris. « Clairement le circuit avait été sécurisé : les grilles de l'hôpital qui étaient fermées du côté de la manif ont été forcées et abattues alors qu'on faisait rentrer les patients par une autre porte de l'hôpital », expliquait le 2 mai au matin sur Europe 1 la ministre de la Santé Agnès Buzyn. L'ensemble des personnels médicaux avaient fait bloc en « tenant les portes avec toute la force qu'ils pouvaient avoir en criant "attention, ici il y a des patients" », a commenté le directeur de l'AP-HP, Martin Hirsch sur BFM TV. D'après l'AFP, « les manifestants qui voulaient rentrer n'avaient pas le visage masqué ni cagoulé, selon un infirmier : Est-ce qu'ils voulaient nous agresser ou échapper à quelque chose ? On ne savait pas, mais pour le bien des patients on a juste fermé la porte et maintenu fermée, en attendant que les forces de l'ordre interviennent. » Un médecin s'est voulu rassurant en affirmant sur BFM TV ce matin qu'il n'y a pas eu au sein de l'équipe médicale de traumatisme. Il a rejeté l'idée d'intrusion ("Cela a duré deux ou trois minutes et s'est passé dans le calme") et a nié l'existence de vol de matériel informatique.
En fin de matinée, la ministre qui est allée rencontrer les personnels de l'hôpital avait déjà modéré ses propos : « Il n'y a pas eu de dégâts dans la réanimation ». Pour autant, Agnès Buzyn a relevé que plusieurs vagues d'intrus ont surgi, « l'enquête devra encore éclaircir les circonstances exactes de l'incident », a-t-elle ajouté : « Il y a peut-être des personnes qui se sont réfugiées, d'autres qui ont voulu commettre des vols, notamment de matériel informatique. »
Sur Sud Radio, la députée LFI Danièle Obono est plus nuancée. L'élue de Paris évoque des vidéos relayées sur les réseaux sociaux, montrant « des gens [qui] essayent de se réfugier dans l'hôpital parce qu'il y a des charges de police ». « C'est tellement absurde que des gens puissent attaquer un hôpital. [...] On pourrait se poser des questions au lieu de relayer la propagande gouvernementale », ajoute Danièle Obono, répétant que la situation était « confuse ».
En attendant, dans le cadre de cette enquête, 32 personnes sont actuellement en garde à vue pour attroupement en vue de commettre des dégradations ou des violences et la Sûreté territoriale a été saisie, a précisé le parquet de Paris.
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