Si le Syndicat national des neurologues juge « indigne » la faible revalorisation des actes de 1,50 euro, proposée par la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) dans le cadre du projet de convention médicale - soit 2,9% pour l’acte de base des neurologues « bien loin de l’inflation à 6% » -, il s’insurge également contre la suppression des majorations des consultations complexes et très complexes. Dans le premier cas, la diminution de l’acte est de 16 euros, dans le second de 30 euros. « La volonté des pouvoirs publics est de faire disparaitre une lettre clé complexe pour simplifier la nomenclature. Or, si les actes des neurologues, des psychiatres, et des neuropsychiatres, cotées APY (consultation de base X 2,5) ont un tarif supérieur à ceux des spécialistes (consultation de base X 2), c’est parce que nous traitons de cas cliniques complexes qui demandent des temps longs de consultation. Nous consacrons au minimum 30 minutes à chaque patient. Cette décision de la Cnam relève de la maladresse, ou alors l’institution méconnait notre spécialité », exprime le Docteur Bruno Perrouty, président du Syndicat national des neurologues
Attaque
Et cette « attaque » n’est pas la première puisque dans le cadre du contrat territorial, l’acte APY est fixé à 67,50 euros quand celui des spécialistes passe à 60 euros. « Si la proportionnalité était respectée, l’APY devrait être à 75 euros », note le président du syndicat qui n’a pas manqué d’alerter la Cnam sur les conséquences de ce « déclassement ». Parmi celles-ci : des consultations plus courtes et de moindre qualité, des dépassements plus conséquents menaçant l’accès aux soins des plus fragiles ou encore le délaissement des pathologies neurologiques complexes. « Celles-ci sont pourtant considérées par le gouvernement comme des priorités de santé publique, poursuit le Dr Bruno Perrouty. Mais comment la Cnam peut-elle nier le fait qu’un patient parkinsonien présente des lenteurs et des symptômes annexes qui demandent du temps ? Ou qu’un enfant chez qui ont été diagnostiqués des troubles neurodéveloppementaux a besoin d’un parcours de soin qui nous impose de traiter la problématique scolaire ? Et ce ne sont que deux exemples… ».
Revalorisation des actes attendue
Suite à l’échec des négociations conventionnelles entre l’assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux, le Docteur Bruno Perrouty attend de la procédure de règlement arbitral « une revalorisation des actes qui tienne compte de l’inflation et une modification du contrat d’engagement territorial car, au-delà du manque de considération pour la neurologie, les conditions proposées sont telles que 90 % de médecins ne pourront pas en bénéficier ».
Avec le soutien du Conseil national professionnel, de la Fédération française de neurologie et du milieu associatif – France Alzheimer et France Parkinson ne devraient pas tarder à réagir -, le président de l’organisation syndicale en appelle également « aux plus hautes autorités de l’Etat pour que la neurologie clinique ne subisse pas de déclassement médical et qu’elle puisse continuer à prendre en charge les personnes malades de façon optimale ».
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