Jamais deux sans trois ? La France entière aurait aimé faire mentir l'adage. Mais elle se dirige, selon toute vraisemblance, vers un troisième confinement pour tenter d’endiguer la propagation du coronavirus, et de son variant anglais en particulier. Après une semaine sans conférence de presse gouvernementale — le ministre de la Santé Olivier Véran était toutefois l’invité du journal télévisé de TF1 jeudi soir —, la dernière semaine de janvier pourrait être celle de l’annonce d’une nouvelle mise sous cloche du pays. Reste encore à en préciser les contours, notamment concernant la fermeture ou non des écoles et commerces.
La décision, si elle venait à se confirmer, devrait être annoncée mercredi ou jeudi par Emmanuel Macron, après la tenue d'un nouveau conseil de défense sanitaire mercredi. D'ici là, les premiers effets de l’instauration du couvre-feu à 18 heures partout en France seront connus. Pour l’heure, l’entourage du chef de l’État assure que « rien n’est encore acté ». Seule certitude : « des décisions seront prises cette semaine (...), il ne s'agit pas de baisser la garde », selon le Premier ministre Jean Castex, qui était en visite lundi matin à l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
La communauté médicale y est favorable
« Il faudra probablement aller vers un confinement », a estimé dimanche le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy au micro de BFM-TV. « Plus on prend une décision rapide, plus elle est efficace et peut être de durée limitée. On est dans une semaine un peu critique », a ajouté le président de cette instance chargée de conseiller l'exécutif. Car sur le plan sanitaire, la circulation des variants, qui doit être mesurée plus finement après une nouvelle enquête "flash", programmée mardi et mercredi, « change complètement la donne », ajoute le médecin. La circulation du variant anglais atteint déjà des niveaux de 7 à 9 % des cas dans certaines régions, alors qu'une première enquête l'avait mesuré à 1,4 % au niveau national les 7 et 8 janvier.
À l’instar de Jean-François Delfraissy, les médecins estiment la question tranchée. Le confinement est « nécessaire pour nous permettre de repartir et de rebondir à la fin du printemps et de l'été avec toute la France qui veut se mettre au travail », a déclaré sur France Info Denis Malvy, membre du Conseil scientifique et chef du service des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Bordeaux. « Le confinement apparaît vraiment irrémédiable, la question qui se pose maintenant, c'est dans quel délai », a renchéri Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses à l'hôpital parisien Saint-Antoine, dans Le grand jury sur RTL/Le Figaro/LCI. Et celle-ci de souligner que plusieurs indicateurs montrent que « nous arrivons à un seuil de saturation du système hospitalier ».
Le cap du million de vaccinés franchi
Dimanche, le nombre de malades hospitalisés a encore augmenté, à 26 357, soit un bon millier de plus qu'il y a une semaine. Les services de réanimation comptent eux près de 3 000 malades (2 955), contre 2 766 sept jours auparavant.
Sur le front du vaccin, un total de 1 026 000 personnes ont été vaccinées contre le coronavirus, au moins avec une première injection. Fixé pour la fin janvier, le palier du premier million a été dépassé samedi, quatre semaines après le début de la campagne française de vaccination. Mais Jean-François Delfraissy « ne partage pas » la conviction du gouvernement que l'ensemble de la population pourrait être vacciné d'ici l'été. « On va vacciner le maximum de gens d'ici la mi-avril, probablement six à huit millions de personnes », et arriver à la fin de l'été à vacciner peut-être 40 % de la population française « mais pas plus », a-t-il ajouté, constatant que « l'industrie pharmaceutique (ne parvient pas) à fournir de façon massive » les doses.
(Avec AFP)
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