La pétition "anti-abattage" recueille 10 000 signatures, ses chefs de file veulent être reçus par Buzyn

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Publié le 05/03/2019
Mégaphone

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Crédit photo : KTSDESIGN/SPL/PHANIE

Une centaine de personnes, dont une majorité de médecins, ont lancé il y a trois semaines une pétition pour s'opposer aux dispositions de la future loi santé et dénoncer « l'abattage en médecine générale ». La tribune lancée par le Dr Jean-Baptiste Blanc, généraliste parisien, a atteint ce mardi 10 000 signatures de professionnels de santé parmi lesquels figurent plusieurs généralistes connus de la profession (les Drs Christian Lehmann, Martin Winkler, Jérôme Marty, le SNJMG...) mais aussi des patients.

Les négociations conventionnelles sur le financement des futurs assistants médicaux avaient été l'élément déclencheur de cette pétition, les signataires dénonçant les objectifs chiffrés présentés par la CNAM et le passage de 3 à 6 consultations par heure pour bénéficier de l'aide. Si l'Assurance maladie a depuis fait machine arrière, le collectif de signataires demande aujourd'hui à Agnès Buzyn de « prendre en compte » le soutien apporté à cette pétition et d'introduire au projet de loi santé, examiné à l'Assemblée nationale à partir du 18 mars, les propositions formulées dans le document.

« Prendre en compte » le soutien à cette pétition

Le Dr Blanc et les signataires proposent par exemple de supprimer de nombreuses obligations de certificats médicaux, pour les arrêts de travail courts, les clubs de sport, ou encore la garde des enfants. Les pétitionnaires militent par ailleurs pour une éducation renforcée des patients afin d'éviter les consultations liées à des pathologies courantes. Enfin, un accès direct aux professionnels paramédicaux permettrait selon eux de libérer du temps médical.

« Nous ne prétendons pas répondre à toutes les questions que pose l’organisation future des soins dans notre pays. Mais nous affirmons, avec toute la force que le soutien à notre pétition nous donne, l’importance de soins primaires de qualité », affirment les signataires. « Ce n’est pas en déconstruisant les soins primaires au profit d’une productivité inadaptée que la médecine de demain se construira », conclut le Dr Blanc. Ce dernier souhaiterait être reçu par la ministre de la Santé pour exposer de vive voix les propositions de la pétition.


Source : lequotidiendumedecin.fr