Le député socialiste de Mayenne Guillaume Garot ne veut pas lâcher l'affaire. Sa proposition de loi pro coercition présentée en commission des Affaires sociales mi-janvier a beau avoir été rejetée par la majorité, il renouvelait cette après-midi son vœu d'une installation contrainte des médecins, devant l'Assemblée nationale en séance plénière, en présence d'Agnès Buzyn. Dans l'hémicycle, les mots du député Garot ont résonné vainement et la ministre de la Santé lui a répondu dans un long exposé défendant la liberté d'installation. (vidéo)
« Je ne connais pas de zone sur-dense en médecine générale en France aujourd'hui. Nous devons renoncer à ces mesures coercitives » a défendu la ministre. Guillaume Garot prévoyait de contraindre le conventionnement des jeunes médecins à une installation en zone sous-dense.
« Pas de zone sur-dense »
La ministre a rappelé les échecs de l'Allemagne en la matière, où la contrainte « n'a pas conduit à améliorer l'accès aux soins ». Les médecins s'installent ainsi dans les zones « les mieux desservies, juste en dessous du seuil défini », prévient Agnès Buzyn. Cette dernière a aussi rappelé à son collègue qu'un tel dispositif ne ferait que crisper la profession alors même que la population « a besoin plus que jamais de leur engagement ».
Enfin, la ministre n'a pas ménagé le député, qui juge les mesures incitatives à l'installation « inefficaces ». « Il me semble prématuré, sévère, voire délétère de conclure à l'échec des politiques incitatives », a-t-elle répondu, rappelant que le plan gouvernemental « Ma santé 2022 » allait instaurer « un changement de paradigme en décloisonnant les professionnels ». Les arguments de la ministre ont convaincu les députés. La proposition de loi du député Garot a été une nouvelle fois rejetée cet après-midi.
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