Depuis un an, le constat est sans appel. Le temps de sédentarité dû au confinement a fortement augmenté. Une étude CoviPrev initiée par Santé publique France et publiée début février estimait que la moitié de la population française n’avait pas atteint, lors du premier confinement, les recommandations de l’OMS de pratiquer au moins 30 minutes d’activité physique par jour.
Cette même étude montrait qu’un adulte sur trois avait déclaré passer plus de sept heures par jour en position assise, volume d’heures suffisant pour considérer qu’il s’agit d’un niveau de sédentarité élevé.
Une étude publiée mi-avril par le British Journal of Sports Medicine alertait pourtant sur le fait que la sédentarité était un facteur de risque aggravant du Covid-19.
Lutter contre la sédentarité, un enjeu de santé publique
En cette période si particulière, rythmée par de multiples confinements, la tâche des médecins du sport s’avère donc particulièrement cruciale. Leur rôle ? Pérenniser la pratique de l’activité sportive, notamment chez les patients atteints de maladie d’affection longue durée (ALD), afin de prévenir certaines pathologies (maladies cardiovasculaires, diabète) favorisées par la sédentarité.
Le Dr Marc Rozenblat, généraliste et président du Syndicat national des médecins du sport santé (SNMS-Santé), fait partie des 7 200 médecins du sport (80 % de généralistes) recensés en France en 2019 par le Conseil national de l’Ordre des médecins.
Depuis un an, il constate une baisse de la pratique sportive, notamment chez ses patients : « De par la situation sanitaire, certains ont décompensé tous les acquis qu’ils avaient pu obtenir ces derniers mois et ces dernières années grâce à l’activité physique que nous leur avions prescrite. »
Selon le praticien, la prescription de l’activité physique et sportive dans le cadre du sport santé « a pris une grosse claque » avec l’arrêt de toutes les activités sportives.
Adapter le suivi en fonction du profil des patients
Pour le Dr Amina Fouzai, généraliste qui a fondé la première maison de santé-sport d’Île-de-France à Neuilly-Plaisance, le constat est le même. « Le confinement, le télétravail et la fermeture des salles de sport ont évidemment contribué à augmenter la sédentarité » ces derniers mois.
Pour répondre à ce problème de santé publique, le Dr Amina Fouzai aborde systématiquement lors de ses consultations médicales, et de manière renforcée depuis un an, la question de l’activité sportive.
« Cette discussion avec le patient est indispensable, en particulier avec les patients âgés ou en situation de surpoids. En fonction de ce qu’ils me disent, je leur propose une activité physique adaptée à leur santé puis les oriente sur la façon de mettre en œuvre ce projet », explique la généraliste.
Un certificat spécifique pour les patients à ALD ou souffrant d’obésité
Un rôle d’accompagnement, donc, de prévention, mais également d’information. Selon le Dr Fouzai, « beaucoup de patients à ALD ou souffrant d’obésité ne sont pas au courant qu’ils peuvent obtenir un certificat spécifique qui leur permet de continuer une activité sportive dans leur salle de sport habituelle. Ma mission est donc de les en informer et de leur fournir ce certificat. »
Pour les personnes à l’activité physique réduite sans pathologie particulière, elle propose depuis janvier des « séances d’activités physiques adaptées » au sein de sa maison sport santé. Organisées par des kinésithérapeutes, ces séances d’une heure ont pour objectif d’accompagner les patients dans la reprise progressive d’une activité sportive.
Et après des semaines de confinement, la reprise d’une activité physique est une étape essentielle. Selon le Dr Marc Rozenblat, « elle doit se faire progressivement et tranquillement, en suivant les conseils avisés d’un médecin ».
En vue des levées de restrictions, les deux médecins encouragent d’ailleurs vivement l’ensemble des généralistes à poursuivre cet effort de prévention et à « penser à prescrire ce traitement non médicamenteux ». Mais aussi à réorienter, si besoin, leurs patients vers des médecins du sport.
Sport sur ordonnance
Le médecin, un rempart essentiel contre la sédentarité
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Publié le 25/05/2021
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Depuis le début de la crise sanitaire, la sédentarité a fortement augmenté au gré des différents confinements. Les médecins du sport en particulier ont alerté sur les risques pour la santé des personnes. Selon eux, tous les généralistes ont un rôle essentiel de prévention et de prescription à jouer dans ce domaine.
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Crédit photo : GARO/ PHANIE
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Source : Le Généraliste
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