Les Français s’estiment insuffisamment préparés financièrement à la dépendance

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Publié le 25/11/2024
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Une enquête de l’Ifop et du Club Landoy, un collectif d’entreprises dédié à la révolution démographique, révèle les inquiétudes des Français à l’égard du vieillissement. S’ils le perçoivent comme un risque économique, ils ne s’estiment pas assez préparés à leur future dépendance.

Crédit photo : BURGER/PHANIE

Déni ou fatalisme ? Alors que près de six Français sur dix déclarent avoir envie de vivre 100 ans, 78 % perçoivent l’allongement de l’espérance de vie comme un « risque » économique et social. C’est un des enseignements du baromètre « La France qui vieillit », dévoilé ce lundi par l’Ifop et le Club Landoy, un think tank dédié à la révolution démographique.

« Le vieillissement, et surtout la santé, c’est la première préoccupation des Français, notamment depuis septembre 2019, soit juste avant le Covid », a cadré Frédéric Dabi, directeur général opinion de l’Ifop. Parallèlement, 69 % des répondants considèrent que le système de protection sociale est aujourd’hui mal préparé pour accueillir un très grand nombre de centenaires.

Et pour cause. « La pyramide des âges s’inverse, on compte moins d’actifs que d’inactifs », souligne Maxime Sbaihi, directeur stratégique du Club Landoy. S’il y a de quoi s’interroger sur le financement de la perte d’autonomie, le sondage dessine certains paradoxes. Alors que 75 % des Français s’imaginent eux-mêmes en situation de future dépendance, ce qui « témoigne d’une forte lucidité », une très grande majorité d’entre eux n’ont pas pris leurs dispositions pour anticiper cette période. Qu’il s’agisse de mesures financières (60 % n’ont pas anticipé), patrimoniales (69 %), mais aussi d’aménagement du logement (77 %) ou de déménagement dans un appartement ou une maison plus adapté à une mobilité réduite par exemple (80 %).

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Lecture : Seuls 40 % des plus de 18 ans ont pris des dispositions financières pour anticiper leur future dépendance

L’impréparation à la dépendance se révèle intergénérationnelle mais plus ou moins forte selon les classes d’âge. Chez les 35-49 ans, 67 % se projettent un jour dans une situation de dépendance mais seulement 31 % ont pris les dispositions financières nécessaires pour tenter d’y faire face (écart de 36 points). Paradoxalement, la jeune génération est parfois plus précautionneuse. « On relève un certain appétit des moins de 35 ans pour les produits financiers, certes plus risqués, mais plus rémunérateurs, analyse Maxime Sbaihi. Peut-être parce qu’ils ne comptent pas sur le modèle de protection sociale pour financer leur retraite et leur dépendance ».

Caroline Robin

Source : lequotidiendumedecin.fr