« Il y a à peu près 9 millions d'angines chaque année dans le pays. Les médecins commandent environ un million de TROD angine par an. Aujourd'hui (...), on veut les encourager à y avoir davantage recours car ils ne les utilisent pas assez », a fait valoir Thomas Fatôme, le directeur général de l'Assurance maladie, sur le plateau de Télématin, ce mardi 4 octobre.
Miser aussi sur les pharmaciens
Selon le patron de la Cnam, ces tests rapides sont indispensables et évitent « de prendre des antibiotiques lorsque cela n'est pas nécessaire », dans le cas d'angines dites « virales » par exemple.
« En France, nous restons à des niveaux de consommation antibiotique nettement plus élevés que la moyenne des autres pays européens », a appuyé Thomas Fatôme.
Insistant sur la mobilisation importante des officinaux lors de la crise sanitaire dans la réalisation de tests Covid, le directeur de la caisse primaire a également incité les pharmaciens à avoir recours aux TROD angine : « Il est possible d'aller voir son médecin pour qu'il vous propose un TROD mais il est aussi possible d'aller voir directement son pharmacien. Cela fait partie de leurs nouvelles missions (...) Ils sont de plus en plus des acteurs de santé publique ».
Objectif : 180 millions d'euros de fraudes interceptées en 2023
Durant l'interview, Thomas Fatôme a aussi été interrogé sur les possibles conséquences délétères d'un déremboursement des arrêts de travail prescrits en téléconsultation par un médecin n'étant pas le médecin traitant de l'usager (mesure du PLFSS, ndlr).
« Comment vont faire les 6 millions de Français sans médecin traitant qui vivent parfois dans des déserts médicaux ? » a ainsi demandé la journaliste.
« Dans 80 % des cas, ce sont des patients qui ont un médecin traitant »
Réponse du directeur de la Cnam : « Nous avons étudié cette question. En réalité, il n'y a pas plus de téléconsultations pour avoir un arrêt de travail dans les déserts médicaux que dans les zones urbaines. C'est même d'ailleurs plutôt dans les grandes villes que la téléconsultation se développe ! ».
"La #téléconsultation ne peut être la seule réponse aux déserts médicaux en France"
— Telematin (@telematin) October 4, 2022
@ThomasFatome, DG de l'@Assur_Maladie. pic.twitter.com/CTNBncO33U
Par ailleurs, « dans 80 % des cas, les patients qui ont recours à la téléconsultation pour obtenir un arrêt de travail ont déjà un médecin traitant. C'est donc davantage une consommation d'arrêt de travail plutôt qu'un vrai besoin », a-t-il estimé.
Pour rappel, en 2021, les arrêts de travail prescrits en téléconsultation par un médecin (n'étant pas médecin traitant de l'assuré) ont généré 95 millions d'euros de dépenses à l'Assurance maladie, selon ses propres chiffres.
Sur l'ensemble des arrêts de travail prescrits en 2021, « 15 à 20 % sont injustifiés », selon le patron de la Cnam.
D'après lui, « ce n'est pas toujours de la fraude pure et dure, cela peut être soit un abus, soit un état médical qui s'est amélioré. Et lorsque l'on fait le contrôle, on considère que la situation du patient ne justifie plus que l'arrêt de travail se poursuive ».
Lors de cette interview, Thomas Fatôme a indiqué un objectif de « 180 millions d'euros » d'économies générées en 2023 grâce à la lutte contre la fraude.
À l'horizon 2024, l'ambition de la Cnam est d'atteindre le montant de 500 millions d'euros de fraudes stoppées et détectées.
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