Selon les statistiques de la Drees, le reste à charge moyen annuel par Français est évalué à 214 euros. Mais à côté des éléments traditionnellement retenus pour évaluer les restes à charge (dépassements d’honoraires, franchises et participations forfaitaires etc), d’autres frais « invisibles » viennent s’ajouter selon l’association de patients France Assos Santé. Le collectif a souhaité mettre en lumière ce phénomène et en donner un premier ordre de grandeur. Il a donc effectué une enquête en ligne auprès de personnes malades, en situation de handicap ou de proches de patients. Trois quarts des répondants sont en ALD et 95 % bénéficient d’une complémentaire santé.
L’enquête portait uniquement sur les restes à charge non remboursés par l’Assurance maladie ou les complémentaires et excluait les restes à change bien repérés à l’exception des médicaments non remboursés. Près de 9 répondants sur 10 (87,4 %) étaient concernés par ces restes à charge. Sans surprise ce sont les médicaments prescrits non remboursés (78,8 %) qui concernent plus des trois quarts d’entre eux. Mais les autres médecines complémentaires (ostéopathie, sophrologie) (67,2 %), les médicaments non prescrits (66 %) ou les frais de transport, parkings et péages (62,9 %) touchent aussi une grande partie des malades. Ce sont aussi dans ces catégories que les restes à charge sont les plus importants avec par exemple pour les médicaments non remboursés près de 40 % des répondants pour qui cela représente plus de 100 euros par an, dont 20 % plus de 200 euros. L’achat de produits d’hygiène ou de matériel médical liés à leur maladie implique aussi des coûts non remboursés pour une majorité de patients. Et plus de 40 % citent également des surcoûts liés à un régime alimentaire spécifique, des produits solaires ou des consultations chez des psychologues, diététiciens ou ergothérapeutes.
Des crédits pour faire face
Au total mis bout à bout, l’ensemble de ces frais engagés est estimé à plus de 1 000 euros en moyenne non remboursés sur les 12 derniers mois. Pour plus d’1 répondant sur 5, la somme dépasse même les 1 500 euros. Une majorité (54,3 %) des patients ayant répondu à l’enquête déclare être ou avoir été en difficulté financière à cause de ces restes à charge et 84 % n’ont pas trouvé de solutions pour les réduire. 7 sur 10 annoncent malgré tout avoir dû renoncer à certaines de ces dépenses, 38,1 % ont coupé d’autres frais non liés à la santé pour pouvoir y faire face et la même proportion explique acheter certains produits sur internet pour les avoir moins cher. Par ailleurs, près de 40 % ont dû contracter un crédit à la consommation ou un emprunt pour faire face à ces frais de santé directs ou indirects et près d’1 sur 4 a sollicité l’aide financière de proches.
Enquête en ligne du 27 septembre au 31 octobre 2019, diffusée via le site MoiPatient, 351 répondants, échantillon non représentatif avec surreprésentation des femmes (70,3 %) et probablement de certaines pathologies.
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