Un peu moins d’un an après la présentation de son plan contre les déserts médicaux, et alors que de nombreuses voix s'élèvent pour réclamer la fin de la liberté d'installation des médecins, Agnès Buzyn a dressé ce lundi un premier bilan des actions engagées. La ministre de la Santé s'est déclarée satisfaite des dispositifs mis en œuvre à l'occasion du deuxième comité national de pilotage de l’accès aux soins (organisé tous les six mois) en présence des représentants des médecins et d'institutionnels. Réforme du zonage avec un doublement de la population couverte, signature de l’avenant télémédecine, premiers versements de l’accord conventionnel interprofessionnel (ACI) à 538 MSP, publication prochaine du décret sur les infirmières en pratique avancée, sont notamment mis en avant par Agnès Buzyn.
Bonus majoré pour les généralistes qui prêtent main-forte en désert
Elle a également livré un nouveau bilan des nouveaux contrats incitatifs mis en place par la dernière convention. Depuis leur création, 2 800 contrats d’engagement de service public (CESP) – bourse à destination des étudiants qui acceptent en contrepartie de s’installer en zone sous-dotée – ont été signés. Le contrat de stabilisation et de coordination pour les médecins (Coscom), 5 000 euros par an pour l'accueil de stagiaires et exercice dans un hôpital de proximité, a séduit 700 médecins. 400 jeunes médecins bénéficient d’un contrat d’aide à l’installation des médecins (Caim, 50 000 euros versés en deux temps en contrepartie d'une installation dans un désert). Le ministère mise aussi sur les médecins détachés qui viendraient exercer de manière ponctuelle dans les zones sous-dense, le contrat de solidarité territoriale médecin (CSTM) avait été créé à cet effet mais il était à la peine. Agnès Buzyn confirme donc qu’il sera revu à la hausse en 2019, les consultations multi-sites dans les zones en tension se feront avec des honoraires valorisés de 25 % contre 10 % auparavant (dans la limite de 50 000 euros par an). L’Ordre des médecins s’est également engagé à faciliter l’exercice multi-sites en faisant évoluer le régime d’autorisation ordinale vers une simple obligation de déclaration du cabinet secondaire.
300 postes d'assistants partagé ville-hôpital
L’objectif est également de donner envie aux jeunes de venir découvrir les territoires en difficulté pour s’y installer. Agnès Buzyn a donc rappelé l’octroi, dès la rentrée, d’une prime de 200 euros pour les étudiants pour se loger et se déplacer lors de leurs stages en zone sous-dense. Une circulaire va également être publiée afin de faciliter le recours au contrat de médecin adjoint. Il permet aux étudiants ayant validé leur deuxième cycle d’études et titulaire d’une licence de remplacement à exercer comme adjoint d’un autre médecin.
Enfin, la fin d’année verra aussi la création du statut d’assistant partagé ville-hôpital qui permet à des jeunes médecins d’exercer à la fois en structure hospitalière mais aussi en ambulatoire. Cent postes seront financés pour deux ans dès cette année, puis 300 dès l’année prochaine.
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