Présidentielle 2022

Macron réélu : les médecins libéraux désormais en attente de mesures concrètes

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Publié le 25/04/2022

À l’issue du deuxième tour de l'élection présidentielle le 24 avril et la réélection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, Le Généraliste a recueilli les réactions des principaux représentants des syndicats de médecins libéraux. S'ils se disent soulagés de voir l'extrême droite écartée du pouvoir, ils attendent, de la part d'Emmanuel Macron, des mesures concrètes en faveur de la médecine libérale.

À l’issue du premier tour des élections présidentielle, les syndicats de médecins libéraux, avaient, pour la plupart, appelé à faire barrage à l'extrême droite en votant pour Emmanuel Macron.

Dimanche 24 avril, le président sortant a finalement été réélu avec 58,5 % des suffrages contre 41,5 % pour Marine Le Pen.

Améliorer l'accès aux soins…

MG France, une des premières organisations syndicales a avoir appelé à faire barrage au Rassemblement national (RN), parle, par la voix de son président, le Dr Jacques Battistoni, de véritable « soulagement ».

Mais une fois cela dit, le médecin généraliste affiche rapidement ses attentes en vue du prochain quinquennat : « la problématique de l'accès aux soins est une priorité. Il faut à tout prix améliorer les conditions de travail des médecins généralistes, rendre la profession véritablement attractive et faciliter les installations. Nous attendons que tout cela se mette en place rapidement, que le gouvernement répare ce maillage territorial qui est actuellement en grande difficulté. ».

Selon lui, « Emmanuel Macron doit prendre conscience que, si Marine Le Pen a fait de bons scores dans certains territoires, c'est en partie parce que ces territoires se sentent délaissés car ils ne trouvent pas de médecin généraliste ».

De son côté le président du SML, le Dr Philippe Vermesch, présente ses « félicitations » à Emmanuel Macron et l'invite, lui et son futur ministre de la Santé, « à discuter avec les syndicats médicaux des solutions destinés à offrir un meilleur accès aux soins aux Français. »

« Il faut mettre de l'argent sur le libéral pour remobiliser les médecins. Cela passe notamment par des honoraires plus justes. Par ailleurs, ajoute-t-il, je ne nie pas l'intérêt dans certains endroits de l'implantation des CPTS et des MSP mais force est de constater que, ces dernières années, cela n'a pas amélioré l'accès aux soins (...) Il faut avant tout développer la coordination des soins avec l'Escap ».

Les attentes de la CSMF, qui avait appelé, au moment de l'entre-deux tour, à voter Emmanuel Macron pour faire barrage à l'extrême droite, sont également fortes comme en témoigne le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF.

« Il y a pour nous une urgence concernant la problématique de l'accès aux soins. Il n'est pas possible d'attendre l'échéance de la prochaine convention pour en discuter. Nous devons nous mettre autour de la table très rapidement car la problématique des services d'urgences va encore s'aggraver au cours de l'été 2022.

« Si nous n'arrivons pas à mettre en place des mesures rapides et urgentes pour l'ambulatoire, à travers notamment le Service d'accès aux soins (S.A.S), cela risque d'être très compliqué cet été », alerte-t-il. 

...et passer à l'action au plus vite

Même s'il se dit « très heureux » de voir l'extrême droite écartée du pouvoir, le Dr Jérôme Marty, président de l'UFML-S, partage ce même constat : « les Français ont clairement des difficultés pour se faire soigner et cela va être pire lors de la période estivale. Les centres d'urgences vont être incapables de tourner et la médecine de ville, aujourd'hui désossée, ne va pas pouvoir répondre à la demande de soins. »

Le généraliste de Fronton appelle, de ce fait, Emmanuel Macron à « prendre des décisions immédiates et à court terme ». Il appelle aussi le président sortant « à changer sa façon d'exercer, mettre le dialogue social au cœur de sa politique et reconnaître les corps constitués que sont les syndicats ».

Dans la même veine, Corinne Le Sauder, présidente de la FMF, espère que le prochain gouvernement « n'ignore plus la médecine de ville » : « la santé travaille avec deux jambes, une jambe hospitalière et une autre de médecine libérale. Ne donner qu'à l'hôpital n'améliorera pas la situation. Il faut au plus vite donner les moyens à la médecine de ville ! »

La généraliste d'Olivet appelle maintenant Emmanuel Macron à l'action : « il faut augmenter le prix des consultations qui sont bloquées depuis des années, donner les moyens de faire de la prévention et donner les moyens pour faire de la médecine de qualité ».

Ces évolutions doivent être engagées, selon elle, avant même que les négociations pour la nouvelle convention débutent.


Source : lequotidiendumedecin.fr