Plus d'un millier de personnes ont défilé samedi à Strasbourg, Mulhouse et Metz pour réclamer la sauvegarde du régime local alsacien-mosellan d'assurance santé, qui selon elles est mis en danger par l'entrée en vigueur, le 1er juillet partout en France, de la loi sur la complémentaire santé obligatoire.
A Strasbourg, quelque 700 personnes ont manifesté derrière une banderole proclamant "Pour le maintien de la solidarité en Alsace-Moselle, défendons le régime local". Les syndicats CFDT, CGT, UNSA et CFTC, notamment, étaient représentés, ainsi que le PCF. A Mulhouse, les manifestants étaient environ 500, et une centaine à Metz.
Avec l'entrée en vigueur de la nouvelle loi, "on va avoir un choc entre deux régimes obligatoires" et "les Alsaciens-Mosellans paieront plus de cotisations que les autres", explique le président du régime local, Daniel Lorthiois, qui avait pris part à la manifestation à Strasbourg. Le risque, a-t-il ajouté, est que certains salariés en viennent à contester le régime local devant les tribunaux, en arguant d'une "rupture d'égalité" avec les salariés du reste de la France. "Cela pourrait donner lieu à une question prioritaire de constitutionnalité, dont l'issue serait incertaine", selon M. Lorthiois.
Héritier du système d'assurance maladie mis en place par Bismarck à la fin du XIXe siècle, le régime local d'Alsace-Moselle constitue déjà une complémentaire santé obligatoire, financé uniquement par les salariés. A contrario, la nouvelle loi qui doit s'appliquer partout en France au 1er juillet impose aux entreprises de proposer à leurs salariés une complémentaire santé qu'elles doivent financer à 50%.
(avec AFP)
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