« Utilité sociale, justice, efficacité… » C’est autour de ce thème fédérateur que se déroulera la semaine prochaine le 41e Congrès de la Mutualité Française. Cette grand-messe de la FNMF, se tiendra à Nantes, comme tous les trois ans, mais dans un climat que la plupart des observateurs décrivent comme plus lourd que d’ordinaire pour la fédération d’Étienne Caniard. Et si l’hôte de marque de ce rendez-vous mutualiste sera, comme en 2012, François Hollande, le chef de l’État, qui interviendra vendredi et, la veille, sa ministre de la Santé auront cette fois la rude tâche de rassurer ces quelque 2 000 congressistes que l’on dit inquiets. « Notre place est de plus en plus importante, mais la vraie question est qu’on ne nous accorde aucun rôle. » Lors d’une récente rencontre presse organisée par l’AJIS (Association des journalistes de l’information sociale), Thierry Beaudet, patron de la puissante MGEN résumait ainsi l’impatience du secteur.
Ce vice-président de la Mutualité Française, parfois présenté comme le futur homme fort de la FNMF, se montrait également critique sur les conditions dans lesquelles la généralisation de la complémentaire santé à compter de l’an prochain était organisée. Sur le papier, cet élargissement de la couverture collective d’entreprise est plutôt bénéfique pour le secteur. Mais cette réforme phare du gouvernement actuel s’avère en fait pas si simple à relever pour un tissu mutualiste jusqu’alors plutôt spécialisé dans la couverture individuelle.
Déceptions...
L’autre grand chantier social du gouvernement est aussi à l’origine de déceptions côté Mutualité. Alors qu’elles attendaient depuis longtemps la généralisation du tiers payant, les complémentaires redoutent une logique de « flux unique » avec la Sécu qui les cantonnerait encore davantage dans un rôle de payeur aveugle. En début de semaine, les trois familles du secteur (mutuelles, institutions de prévoyance, assurances) ont créé une association et projettent des tests grandeur nature avant la fin de l’année avec les professionnels de santé. Mais la bataille pour s’imposer s’annonce rude…
Troisième déception : les réseaux de soins. Depuis l’adoption de la loi Leroux qui place de facto les médecins libéraux en dehors de ces dispositifs, Etienne Caniard comme la plupart des patrons de mutuelles continuent de réclamer la possibilité de contractualiser avec ces derniers. Mais la résistance de leurs syndicats a jusque-là eu raison des velléités mutualistes sur ce terrain. Les uns et les autres s’accrochent aussi sur l’avenant n°8 régulant les dépassements d’honoraires…
Le Congrès de Nantes ne fera pas l’impasse sur tout cela : une table ronde abordera ces partenariats avec le patron de la Cnamts, Nicolas Revel et celui de la CSMF, Jean-Paul Ortiz. Autre défi et non des moindres : en ouverture, le Congrès réfléchira à « un nouveau modèle économique pour les mutuelles ». Car un mouvement de concentration inédit remue le secteur et pose la question du rôle de la FNMF par rapport à ces méga-acteurs.
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