Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait également laissé entendre, quelques jours plus tôt, qu'il ne « s'interdisait pas de prendre, notamment par la voie réglementaire, un certain nombre de dispositions » sur l’AME. Mais là encore, la ministre de la Santé a recadré le débat : s’appuyant une fois de plus sur le rapport Evin-Stefanini, qu’elle a « lu attentivement », Geneviève Darrieussecq a précisé qu’une éventuelle réforme du panier de soins dans cet esprit signifiait quelques « petits arrêtés pour enlever deux lignes » au dispositif actuel, arrêtés « qui n’[auraient] aucune incidence sur l’AME » telle qu’on la connaît.

Michel Barnier entre deux eaux

Mercredi 2 octobre sur France 2, le Premier ministre Michel Barnier avait ménagé la chèvre et le chou – et donc ses deux ministres – en estimant qu'il était possible de « mieux gérer » l'AME et qu'il fallait « voir calmement les choses pour que ceux qui y ont droit puissent la recevoir ».

En 2024, l'AME a représenté pour l’État une enveloppe de 1,2 milliard d'euros, soit seulement 0,5 % des dépenses de santé prévues dans le budget de la Sécu. L’AME intègre le remboursement de soins médicaux et dentaires, les médicaments remboursés, les frais d'analyses et d'hospitalisation, certaines vaccinations et dépistages, la contraception et l'IVG. Fin 2023, on comptait 466 000 bénéficiaires.