Est-ce la victoire de l'émotion sur la gestion ? Des soignants contre certains consultants ? de l'avenue de Ségur contre Bercy ? En tout cas, cette union désormais sacrée entre administratifs et médecins scelle la fin d'une séquence où le directeur de l'hôpital avait été propulsé comme patron de l'hôpital. Accessoirement, cette crise témoigne de l'irruption de tous ces gilets blancs, aides-soignants et infirmières qui exigent d'être entendus au même titre que les experts de l'hôpital. Après une longue phase de déni, la réalité déborde. "Silence on coule", signe Le Monde dans son édito daté du 14 novembre 2019. L'hôpital public n'est pourtant pas encore le Titanic même si on écope à tous les étages, dans les services. Certes, la France n'est plus classée en tête des palmarès. Pour autant son système de santé est l'un des plus accessibles au monde. Simplement, la santé est un bien commun. Elle ne doit pas être régulée par les seuls experts-comptables. Les acteurs de l'hôpital instruits par l'exemple de l'Éducation nationale ne souhaitent pas en connaître le même sort.
C'était le "moment" pour Agnès Buzyn de laisser une trace. Mais Emmanuel Macron ne lui en octroiera pas cette grâce. Pourtant, elle bénéficiait jusqu'à présent d'un crédit chez les professionnels de santé à peine entamé par les grèves aux urgences. En tout état de cause, si Agnès Buzyn a bien transmis le message au gouvernement, elle n'en recueillera donc pas les fruits. En désignant le Premier ministre pour annoncer le plan hôpital, le président de la République ne lui donne plus le premier rôle. Est-ce le signal choisi par le chef de l'Etat pour dire à tous les hospitaliers : "Je vous ai compris" ? Mais en cas d'échec, le coût politique sera donc très élevé.
(1) Sans la Liberté, François Sureau, Gallimard, 3,90 euros.
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