Depuis quelques jours, gauche et droite se renvoient la responsabilité de l’arrêt du Pass Contraception en Ile-de-France. Lors d’une réunion plénière, le 7 avril dernier, le conseil régional d’Île-de-France a voté la suppression de ce dispositif. Mis en place en 2011, il permet d’accéder à des dépistages et contraceptifs gratuits, délivrés au sein des infirmeries dans les lycées. Pour justifier cette mesure, Valérie Pécresse a expliqué, lundi 25 avril, avoir « pris acte tout simplement, de l’arrêt par la gauche, en catimini, fin 2013, de la distribution du Pass Contraception en Île-de-France ». Selon la nouvelle présidente Les Républicains (LR) de la région, plus aucun d’eux n’a été distribué depuis janvier 2014. Considérant dès lors que le Pass est inefficace, l’élue a justifié sa décision expliquant que les « 20 000 euros » inscrits au budget régional pour ce poste n’étaient pas « dépensés ».
Mais, pour Marisol Touraine, cette décision constitue « un signal désastreux à un moment où on sait que les questions liées à la santé sexuelles sont des questions tout à fait importantes ». À ses yeux, « le Pass contraception, c’était aussi une manière d’entrer en contact, de sensibiliser, de parler avec les jeunes ». La ministre de la Santé a ainsi appelé « Valérie Pécresse, qui semble vouloir faire de la prévention une orientation forte, à ne pas renoncer à agir en direction des jeunes filles, des jeunes femmes ». Et de souligner, à cette occasion, que la loi de santé « instaure la gratuité non seulement de la contraception mais des consultations et des examens biologiques liés à la contraception, à partir du 1er juillet prochain », pour les mineures de plus de 15 ans. En Rhône-Alpes où le Pass Contraception semblait également menacé, « il n’a jamais été question de (le) supprimer », a assuré, il y a quelques jours, Laurent Wauquiez (LR).
Interrogée jeudi matin, la ministre de la Santé a par ailleurs indiqué son opposition à la proposition portée par Valérie Pécresse de réaliser des tests salivaires à la sortie des lycées. « Ça me paraît être de la démagogie et du populisme », considère Marisol Touraine. Par ailleurs, elle juge « utile » le débat autour du cannabis, soulignant toutefois que la substance « représente un risque pour la santé. Cela provoque des troubles de l’attention. » Enfin, elle a de nouveau affirmé défendre « une hausse significative » du prix du tabac, en plus du paquet neutre dont la mise en place débute à compter du 20 mai prochain.
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