L'organisation est très remontée contre l'accord signé fin juillet par les syndicats de médecins libéraux et l'Assurance maladie, qui étend la visite longue (70 euros), uniquement au profit des médecins traitants, lesquels se déplacent chez leurs propres patients. Créé en 1966, SOS Médecins regroupe 1 300 médecins généralistes et revendique environ trois millions de visites à domicile chaque année.

En attendant la convention ?

Au téléphone, le Dr Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins développe la stratégie de cette journée de grève. « Nous nous sommes mis en colère car nous échappons totalement aux premières revalorisations de la visite depuis quinze ans, ce qui paraît fou et prodigieux quand on sait que nous en réalisons trois millions par an : celles du quotidien, lesquelles sont urgentes et uniquement réalisées par nos médecins ! C’est l’iniquité de traitement entre les généralistes en cabinet et ceux de SOS Médecins qui est le cœur de notre revendication. Nous aurions aimé être associés aux concertations en amont des négociations de l’avenant 9. »

Quelle serait la solution ? « Soit réécrire un nouvel avenant, soit déclencher d’autres mesures. C’est possible, on l’a bien vu avec la crise Covid-19… mais on nous renvoie sur la prochaine rédaction de la convention en 2023… ce qui est trop loin pour nous », explique le généraliste. Avant de regretter : « nous avons des rendez-vous avec la Cnam et le ministère de la Santé, mais pour l’instant, rien ne peut nous satisfaire. Les propositions ne sont pas concrètes ».

Un mouvement reconductible

Si le mouvement est reconductible, comme l'a confirmé le président de SOS Médecins, certains médecins, eux, continueront à être mobilisés. « Demain matin, toutes les structures reprendront les consultations, mais certaines ne feront pas de visite avant que ça ne bouge. »

Quid d'une adhésion de toutes les antennes territoriales ? « Chez nous, la motion a été votée à l’unanimité. Sur les réseaux sociaux, les commentaires négatifs résultent d’une mauvaise connaissance de ce que nous faisons au quotidien. La démarche consiste à sauvegarder un acte médical qui risque de disparaître… au bénéfice des patients. Nous avons voulu alerter et montrer ce qu’il se passe quand SOS ne décroche pas. Si rien ne bouge, c’est notre modèle qui va bouger et ça aura des conséquences. »

Contactées, quelques figures locales de SOS Médecins n'ont pas souhaité réagir à nos questions.

Sur les réseaux sociaux, les généralistes divisés

Sur Twitter, l'initiative fait débat. Certains médecins ont réagi négativement à cette action.