Exit les vieux briscards et place au renouvellement. Cette tendance nationale est confirmée parmi les généralistes candidats. Si la totalité des médecins de La République en Marche se sont qualifiés - et parfois haut la main - pour le 2e tour de dimanche, les confrères députés sortants, sont pour la plupart en mauvaise posture. Un renouveau de l'organigramme parlementaire qui devrait également changer la composition du pôle santé à l'Assemblée.
Où en sont les confrères ?
Parmi les généralistes candidats bien partis pour être député de la majorité présidentielle, Anne Genetet (54,1 %) pour les Français de l'étranger, mais aussi Philippe Chalumeau dans la 1re circonscription d'Indre-et-Loire (36,9 %), Michel Lauzanna dans le Lot-et-Garonne (32,6 %), Delphine Bagarry dans les Alpes-de-Haute-Provence (34,2 %), Jean-Pierre Pont dans le Pas-de-Calais (31,6 %), Julien Borowczyk dans la Loire (37,4 %) et Marie Tamarelle-Verhaeghe (Modem-LREM) dans l'Eure (30,2 %), tous arrivés loin devant. La situation est un peu moins favorable pour Paolo Da Silva Moreira dans l'Yonne (33,7 %), qui n’a que quelques points d’avance sur le député sortant LR Guillaume Larrivé (29 %). Le généraliste de l'Aisne Marc Delatte (28 %) a lui aussi peu de marge sur son adversaire FN arrivé deuxième (23,2 %), mais il pourrait bénéficier du réflexe républicain dans la région de Xavier Bertrand.
Outre ces nouvelles têtes, peu de généralistes de l'opposition accèdent au second tour. Seul le député sortant de la 2e circonscription du Doubs, Eric Alauzet(EELV), est près du but avec 42,4 %. Pour d'autres, il faudra compter sur un report de voix avantageux.
C'est peut-être jouable pour le député sortant du Nord Christian Hutin (DVG) arrivé second (24,7 %) derrière le FN (25,7 %) et qui devra compter sur la mobilisation anti-FN. Le député sortant LR de Haute-Corse, Sauveur Gangolfi-Scheit, est lui aussi en ballottage défavorable face au candidat régionaliste. Idem pour les candidats régionalistes de Corse-du-sud, Paul-André Colombani (29 %), et du Bas-Rhin, Gérard Simler (16,8 %). En Seine-Saint-Denis, Ludovic Toro (UDI) sera au second tour mais accuse un retard de plus de 10 points sur le candidat LREM. À gauche, cela semble compromis pour Alain Laffont (France Insoumise) dans le Puy-de-Dôme (15,5 %). Enfin, le généraliste Pierre Morange, député LR des Yvelines depuis 1999, a aussi peu de chances de l'emporter. Son score de 26,45 % au premier tour ne devrait pas suffir face à la candidate LREM. Quant au député sortant des Pyrénées-Orientales Fernand Siré, il n'aura tout simplement pas l'opportunité de disputer le match du second tour.
Les généralistes élus dimanche soir seront sans doute nombreux à rejoindre la commission des Affaires sociales à l'Assemblée. Hors médecine générale, d'autres devraient jouer un rôle clé dans les discussions sur la santé. On pense bien sûr au Dr Olivier Véran, neurologue, rapporteur de la loi Touraine et « monsieur santé » d'Emmanuel Macron pendant la campagne. Il est loin devant ses adversaires dans l'Isere (47,2%). Ce n'est pas le cas pour tout le monde. Ballotage plus difficile pour le cardiologue Jean-Pierre Door (LR), député de Montargis depuis 2002 et figure de l'opposition à la loi Touraine. Au coude à coude avec la candidate LREM arrivée en tête, il pourrait bien perdre son siège ce dimanche. Ce sera aussi quasi-mission impossible pour l'ex-ministre des sports PS, le Dr Valérie Fourneyron, en Seine-Maritime, devancée par le candidat LREM de... 17 points!
Têtes d’affiche à la trappe
Parmi les ténors santé de l'Assemblée, le premier tour a acté aussi des départs immédiats. Catherine Lemorton (PS), présidente de la commission des Affaires sociales sous Hollande, est éliminée dès premier tour à Toulouse. Dans le même département, le député et cardiologue Gérard Bapt (PS), spécialiste des questions de santé publique, laisse aussi son siège, après quatre mandats. Exit également le Dr Ségolène Neuville, ancienne secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées dans les Pyrénées-Orientales, tout comme l'ex-ministre aux Personnes âgées et cancérologue, Michèle Delaunay, en Gironde. à droite, l'ancienne secrétaire d'État à la Santé sous Sarkozy et pharmacologue Nora Berra (LR), n'est pas non plus au 2e tour dans le Rhône.
Le nouveau pôle santé de l'Assemblée devrait donc afficher un nouveau visage. Marisol Touraine pourrait d'ailleurs l'intégrer, puisqu'elle semble avoir quelques chances d'être réélue député dans sa circonscription de Loches. Arrivée en tête avec 28,5 % des voix, elle sera opposée à une candidate UDI.
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