La forte hausse attendue des tarifs des complémentaires santé, de l'ordre de 8 à 12 %, n'est « pas tenable », a affirmé dimanche 3 décembre le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, plaidant pour une augmentation limitée de « 4 à 5 % », plus proche du niveau de l'inflation.
« Ce n'est pas tenable, je le dis - et je les verrai dans quelques jours - aux mutuelles. Elles ne peuvent pas aujourd'hui faire des patients la variable d'ajustement de leur modèle économique », a-t-il souligné sur France 3. « Je ne pense qu'il soit acceptable d'avoir des augmentations de +8 % », a-t-il ajouté, plaidant pour que l'adaptation des tarifs ne fasse pas « perdre du pouvoir d'achat » aux Français.
Confrontées à une forte hausse de leurs remboursements aux assurés, les complémentaires santé se sont inquiétées en octobre des augmentations de tarifs qu'elles vont devoir annoncer à leurs clients en incriminant des transferts de charge de la Sécurité sociale à leurs dépens.
Éventuelle sanction
Le groupe paritaire AG2R La Mondiale pourrait ainsi augmenter ses cotisations de 8 à 9 %, en 2024.
Quant à d'éventuelles sanctions à l'encontre des mutuelles, le ministre a botté en touche : « Je ne sais pas, on va d'abord avoir la discussion » avec elles, a-t-il souligné.
L'État vient de transférer aux complémentaires santé 500 millions d'euros de dépenses dentaires supplémentaires par an, en baissant à 60 % le remboursement des dépenses dentaires par l'Assurance maladie, contre 70 % auparavant.
Au total, les dépenses des complémentaires santé devraient augmenter de 1,5 milliard d'euros en 2024, sur une enveloppe globale d'une trentaine de milliards d'euros.
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