Le gouvernement ne compte pas traîner dans la mise en musique de la mesure phare du plan Bayrou contre les déserts médicaux, à savoir des vacations solidaires « jusqu’à deux jours par mois » dans les zones les plus fragiles. « Ce sont des mesures qui se mettent rapidement en action pour globalement, on l'espère, être opérationnel (durant) le mois de septembre », a déclaré ce lundi 28 avril le ministre de la Santé Yannick Neuder.
Les ARS et les préfectures, en lien avec les élus locaux, ont été priées de cartographier d’ici à fin mai les zones particulièrement sous-denses en médecins (dites zones rouges dans le jargon de ce plan) où ces renforts pourront travailler, a expliqué le locataire de Ségur.
Alors que l'entourage du gouvernement avait évoqué explicitement la semaine dernière une « pénalisation » pour les médecins des zones bien pourvues qui refuseront cette solidarité territoriale ponctuelle, Yannick Neuder s'est montré ce lundi plus prudent, à la veille d’une mobilisation nationale de la profession. « Pour l'instant, on mise beaucoup sur l'engagement, sur la solidarité, avec une incitation financière », pour les médecins participants, a relevé le cardiologue. « Si certains ne le font pas, eh bien on verra si effectivement il y aura des pénalités ou autres », a-t-il évacué.
Ce système de consultations avancées ou de vacations sera simple, jure le ministre en écho aux inquiétudes exprimées. « L'idée, ce n'est pas de prendre un médecin de Paris pour le faire descendre à Marseille ! », a-t-il illustré. Mais de « pouvoir partir le matin, faire sa vacation et pouvoir rentrer » le soir.
Parmi les autres mesures promises par le gouvernement, figure la suppression du numerus apertus, qui encadre aujourd'hui le nombre d'étudiants en médecine, pour encourager le développement de leurs effectifs dans les universités. « Il s'agira de former en fonction des besoins du territoire, en privilégiant l'accès à la première année de médecine sur chacun des départements », a-t-il dit. L'exécutif a prévu d'utiliser pour cela « un vecteur législatif au mois de juin », a indiqué Yannick Neuder.
Le ministre de la Santé a réitéré qu'il était farouchement opposé à la régulation de l'installation des médecins libéraux, qui figure dans la proposition de loi transpartisane du député PS Guillaume Garot. « Gérer de la pénurie par de la coercition, a-t-il redit, ça fait toujours de la pénurie ».
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