LES PNEUMOLOGUES sont souvent face à des patients qui ne peuvent pas arrêter de fumer, malgré la connaissance qu’ils ont de leur pathologie et de ses dangers. Leur dépendance est si forte qu’elle ne leur permet pas d’accéder à l’envie d’arrêter. Certains fument même sous chimiothérapie alors que les effets du tabac risquent de diminuer ceux du traitement. « Face à ces fumeurs difficiles, déclare le Dr Gérard Mathern (Paris), il est essentiel de mettre en place une prise en charge multidisciplinaire et une substitution nicotinique à des doses d’emblée importantes de façon à apporter au cerveau sa demande en nicotine. Ceci sur une longue période ». Un très bon critère pour évaluer l’efficacité de la substitution est le temps d’apparition de l’envie de fumer après le réveil matinal. « Si, en se réveillant le matin, le patient a envie de fumer, c’est qu’il est sous-dosé », explique-t-il. Cela sans oublier les thérapies cognitivo-comportementales, le soutien psychologique, l’aide diététique... et l’activité physique, car elle améliore les performances, renforce la motivation.
Les résultats du sevrage restent globalement très modestes : 30 à 35 % seulement des fumeurs sont en arrêt au bout d’un an, le taux de récidives est très important. « Mais on sait aussi que tant qu’on maintient le traitement, le contact avec le patient, on minimise les risques de reprise », indique le Dr Mathern. Le patient de pneumologie qui fume est un malade chronique, malade de son poumon et malade de sa dépendance. Il doit être conscient qu’il n’y a pas de petit tabagisme, même le tabagisme occasionnel est délétère ainsi que le tabagisme passif. D’où un travail à mener sur l’entourage.
Entretien avec le Dr Gérard Mathern, pneumologue, Secrétaire Général de la Société Française de Tabacologie
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