Les enfants traités pour trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) ont une probabilité accrue de devenir en grandissant dépendants à des substances addictives, telles que la nicotine, l’alcool, la marijuana la cocaïne et d’autres drogues. Mais il n’y a pas de risque supplémentaire pour ceux qui ont un traitement spécifique du TADH (Ritaline, Adderall).
Des psychologues américains ont analysé 15 études portant sur un suivi à long terme de 2 500 enfants (8 ans à l’inclusion) souffrant de TADH, de l’enfance à l’adolescence, puis jusqu’à l’âge de jeune adulte (20 ans).
Pour Kathryn Humphreys (l’auteure principale), ce résultat est de nature à rassurer un certain nombre de parents qui manifestent une inquiétude lorsque leurs enfants doivent recevoir un traitement spécifique du TADH.
En 2011, les mêmes auteurs avaient publié un travail montrant que les enfants souffrant de TADH ont une multiplication par 2 à 3 du risque de développer des problèmes de dépendance par la suite (adolescence, âge de jeune adulte), comparés à des enfants ne souffrant pas du trouble psychologique.
Ce nouveau travail ne remet pas en question cette notion, mais il trouve qu’il n’y a pas de risque additionnel avec un traitement stimulant du système nerveux central (classé parmi les stupéfiants), tel qu’il est indiqué dans le TADH.
Les symptômes du TADH comportent une difficulté à soutenir son attention, une tendance être remuant et à facilement s’ennuyer. Mais pour que le diagnostic soit posé, il est nécessaire que l’enfant présente six symptômes parmi neuf, dans la série inattention ou dans la série hyperactivité-impulsivité.
Les symptômes ne doivent pas être attribuables à une affection médiale ou à un autre trouble psychique.
Le TADH touche de 5 à 10 % des enfants aux États-Unis, indiquent les auteurs.
En France, on assiste à une augmentation très importante de la consommation des médicaments du TADH. En cinq ans, les ventes ont augmenté de près de 70 % selon un sondage réalisé par le laboratoire de recherche Celtipharm (sondage dévoilé par Le Parisien du 29 mai 2013). L’observation en continu de l’activité de 3 004 pharmacies, fait observer cette augmentation drastique sur le nombre des boîtes (Ritaline, Concerta, Quasym) entre 2008 et 2013. Et l’augmentation des consommateurs est encore plus forte : + 84 % en 5 ans et + 114 % chez les moins de 20 ans.
JAMA Psychiatry, 29 mai 2013.
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