Les consommations excessives d’alcool – ou « binge drinking » – ont augmenté de manière inquiétante chez les jeunes au cours de la dernière décennie, d’après le Baromètre Santé réalisé en 2014 par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes).
« La recherche d’ivresse est véritablement marquée dans les jeunes générations. En 10 ans, la part des 18-25 ans ayant connu une ivresse dans l’année est passée de 33 % à 46 % et la part de ceux en ayant connu au moins trois a presque doublé, de 15 % à 29 % », rapporte François Bourdillon, directeur général de l’Inpes, dans un communiqué de presse. Le phénomène serait particulièrement frappant chez les jeunes femmes qui ont tendance à rattraper leurs homologues masculins, notamment les étudiantes. 11 % d’entre elles rapportent être ivres au moins 10 fois dans l’année alors qu’elles n’étaient que 2 % en 2005. Chez les étudiants, le phénomène reste stable.
Les auteurs concluent que ces résultats témoignent d’un comportement générationnel qui s’est aggravé ces 30 dernières années. Le Pr Amine Benyamina, psychiatre addictologue à l’hôpital Paul-Brousse, à Villejuif, abonde dans ce sens, précisant que les lobbies de l’alcool ont une part de responsabilité dans le phénomène, par exemple en ayant longtemps financé les fêtes étudiantes et les bizutages, et en investissant dans du « packaging alcool » qui cible les jeunes.
En début de semaine, l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA), la Fédération française d’alcoologie (FFA), la Société française d’alcoologie (SFA) et la Société française de santé publique (SFSP) adressaient justement un courrier au président de la République pour protester contre un amendement du projet de loi santé visant à assouplir l’encadrement de la publicité pour l’alcool.
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