UNE COHORTE de patients présentant un lupus érythémateux cutané montre que ceux qui fument ont une forme plus grave, une qualité de vie moins bonne et des réponses moins performantes aux antimalariens et aux immunomodulateurs.
L’analyse a porté sur 218 individus déjà enregistrés dans cette base de données où sont inclus, de façon longitudinale depuis 2007, des patients présentant toutes les formes de lupus érythémateux. On a évalué le score de sévérité du lupus érythémateux cutané (CLASI pour Cutaneous Lupus Erythematosus Disease Area and Severity Index) et le tabagisme. On constate que les patients qui ont un lupus érythémateux cutané et qui sont fumeurs ont des scores CLASI moyens plus élevés (9,5) que ceux qui n’ont jamais fumé (7) et que les anciens fumeurs (6). Par ailleurs, ils ont de moins bons scores de qualité de vie (évaluée au Skindex 29+3). Certes, lorsqu’ils sont traités à l’aide d’un médicaments antimalarien, les fumeurs s’améliorent davantage (modifications -3, 1 et 0 respectivement) ; mais lorsqu’il faut associer un immunomodulateur au produit antimalarien, les fumeurs connaissent une amélioration moindre de leur état, comparativement aux non fumeurs et aux anciens fumeurs.
Ces résultats tendent à confirmer des études récentes, indiquant que le lupus cutané est plus actif chez les fumeurs. On évoque différents mécanismes par lesquels la fumée de cigarette pourrait agir : une augmentation des cytokines inflammatoires et des radicaux libres, l’induction d’anticorps et d’une apoptose, voire l’effet de microparticules phototoxiques contenues dans la fumée.
Les effets vis-à-vis des traitements sont différents d’une étude à l’autre. Pour les auteurs, « Il est possible que la réponse aux antimalariens soit pire chez les fumeurs ayant un lupus plus actif, mais pas nécessairement lorsque l’activité est basse ».
De toutes façons, ce sont des résultats qui renforcent la nécessité d’arrêter le tabagisme dans le lupus.
Archives of Dermatology, vol 148 (n°3), mars 2012.
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