Clinique
Il existe des critères diagnostics, établis par l’International Restless Leg Syndrome Study Group (IRLSSG) en 2002. Le syndrome des jambes sans repos se caractérise par :
- un besoin impérieux de bouger les membres inférieurs, et des sensations inconfortables et désagréables. Les membres supérieurs et les autres parties du corps sont parfois concernés,
- une apparition ou une aggravation des symptômes lors de périodes de repos ou d’inactivité, particulièrement dans la position allongée ou assise,
- un soulagement ou une rémission lors des mouvements tels que la marche ou l’étirement, au moins temporairement, et aussi longtemps que dure l’activité.
- une apparition ou une aggravation des symptômes le soir ou la nuit.
On distingue les RLS idiopathiques et secondaires. Une prédisposition génétique a été établie dans des formes familiales de patients atteints de RLS. Il s’agit d’une modification phénotypique du gène codant pour la monoamine-oxydase, entraînant une accélération de la dégradation de la dopamine. Ce déficit en dopamine semble être une des explications physiopathologiques de la maladie.
Les formes secondaires peuvent être observées en cas d’anémie, de diabète, de maladie de Parkinson, de polyarthrite rhumatoïde, d’insuffisance rénale terminale. Certains RLS peuvent également être liés à la prise de médicaments : neuroleptiques, lithium, inhibiteurs calciques.
Association à la fibromyalgie
L’équipe de rhumatologie de Limoges, qui possède une expertise dans la fibromyalgie, a par ailleurs observé qu’il semblait exister un nombre élevé de patients atteints de fibromyalgie présentant un syndrome des jambes sans repos associé.
Afin de confirmer cette observation, une étude prospective a été réalisée, ayant pour objectif principal de comparer l’incidence du syndrome des jambes sans repos dans une population de fibromyalgiques, par rapport à un groupe témoin (Pr Richard Treves, Dr Pascale Vergne-Salle et Dr Anne Simon). L’inclusion de 102 patients s’est déroulée du 1er mai au 1er juillet 2008. Le groupe fibromyalgie comportait 50 patients d’âge moyen de 46,2 ans, composé à 98 % de femmes. Le groupe témoin était constitué de 52 patients de 51,8 ans d’âge moyen, de sexe féminin à 86,5 %. Les pathologies principales dont les patients du groupe témoin étaient atteints, étaient l’arthrose dans 71 % des cas, la spondylarthrite ankylosante dans 15 % des cas et la polyarthrite rhumatoïde dans 10 % des cas.
Les résultats de cette étude, présentés lors du dernier congrès de la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD), ont montré une augmentation significative de l’incidence du RLS dans le groupe fibromyalgie par rapport au groupe témoin, avec une incidence respective de 28 % et 11,5 %, soit 2,4 fois plus de RLS dans la population fibromyalgique. Les auteurs ont également pu observer qu’en prenant en charge le RLS avec un traitement approprié, 30 à 35 % des patients étaient soulagés d’une partie des symptômes de leur fibromyalgie, avec en particulier, une meilleure qualité de vie et de sommeil.
Traitement
Le traitement du RLS repose sur la correction du déficit en dopamine. Les médicaments de première intention sont donc les agonistes de la dopamine : l’Adartrel, qui nécessite une prescription par un neurologue ou un spécialiste du sommeil, ou Requip qui peut être initié par les médecins généralistes*. En cas d’échec, le Sifrol, peut être prescrit. Il s’agit d’une molécule plus récente pour laquelle on dispose de moins de recul, mais qui a prouvé son efficacité dans plusieurs essais contre placebo. Des petites doses de L-Dopa sont parfois utilisées.
En dehors de la classe des agonistes dopaminergiques, certains antiépileptiques comme Tegretol ou le Lyrica ont montré une certaine efficacité*. En revanche, il n’existe pas d’essais ayant conclu à une efficacité supérieure au placebo des benzodiazépines ou des opioïdes faibles.
* Ne possède pas l’AMM dans cette indication.
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