Différents types de prévention
On distingue trois types de prévention adaptés en fonction des circonstances :
- la prévention primaire consiste à éviter l’apparition de sensibilisation chez l’enfant en bonne santé dès les premiers mois de vie,
- la prévention secondaire tend à éviter l’apparition des symptômes chez une personne déjà sensibilisée à certains allergènes,
- la prévention tertiaire réside dans la limitation des symptômes cliniques chez une personne déjà allergique.
Qu’elles soient primaires, secondaires ou tertiaires, ces mesures de prévention vis-à-vis des pneumallergènes ou trophallergènes évoluent au fur et à mesure des études publiées. Pour exemple, la notion de diversification alimentaire prônée après l’âge de 6 mois chez l’enfant atopique, durant ces 20 dernières années, est contestée en 2008 par de nouvelles publications. Dans un numéro de la « Revue Française d’Allergologie », en mars 2008, le Pr Dutau, après une revue de la littérature sur la prévention des allergies, conclut qu’« il faut proscrire tout tabagisme passif, ne conseiller aucun régime chez la mère qui allaite, préconiser un allaitement au sein exclusif pendant 4 à 6 mois. Conseiller un hydrolysat extensif de caséine ou hydrolysat partiel de protéines du lactosérum chez l’enfant à risque en cas de complément lacté nécessaire. Un lait standard peut être proposé chez l’enfant sans risque. L’introduction des aliments solides doit située après la 17e semaine de vie et avant la 24e semaine. L’introduction tardive des aliments réputés les plus allergisants (poisson, œuf) n’a pas de raison d’être ni même l’interdiction faite à la mère de consommer de l’arachide et des fruits à coque ». Des études complémentaires restent cependant envisagées pour préciser certaines indications spécifiques.
AFPRAL
L’Association Française pour la Prévention des Allergies (AFPRAL)
Cette association loi 1 901 fête en 2 011 ses 20 ans d’existence. Elle fut créée en France avec l’aide de la fondation « mère » située en Belgique et constituée un an auparavant. Le but premier de l’AFPRAL est l’apport de conseils de prévention et d’évictions pouvant aider l’allergique dans sa vie quotidienne. Son action ne se substitue aucunement au bilan allergologique. La démarche est plutôt une incitation à la consultation spécialisée pour ensuite guider les allergiques dans une démarche pratique, adaptée à un nouveau mode de vie. Les sujets abordés (sous forme de questions à l’AFPRAL) sont nombreux, les principaux étant l’application du PAI en milieu scolaire, les régimes d’éviction, la gestion de son allergie en vacances, au restaurant, etc.…
l’AFPRAL édite un magazine trimestriel « OASIS » et 4 hors séries par an centrés sur des sujets plus spécifiques : la pollution intérieure, l’allergie alimentaire, etc.… Ces documents sont destinés aux adhérents. Cette association est également à l’origine de l’élaboration, avec les institutions ministérielles concernées, de l’étiquetage obligatoire des 14 trophallergénes sur les emballages alimentaires. Elle reste active et vigilante sur le sujet tant au niveau français qu’européen. Le 7 avril 2011 est organisée à son initiative une « Journée Nationale basée sur le dépistage et la prévention des allergies ».
L’association « Asthme et Allergies »
À l’initiative de quelques pneumologues, l’association « Asthme » voit le jour en 1991. Son but premier est à l’époque de lutter contre les idées reçues concernant l’asthme : corticophobie, peur du diagnostic, nécessité ou non d’un traitement de fond avec une observance parfois aléatoire. Son fonctionnement prend exemple sur un modèle anglais. Dès 1992, des actions auprès des médecins et du grand public sont mises en place avec en particulier la création des « écoles de l’asthme ». À l’heure actuelle, environ une centaine d’entre elles est accréditée. En 2002, tout en gardant comme axe principal l’asthme, son activité s’étend à toutes les allergies. Elle prend alors le nom « Asthme et Allergies » et modifie ses statuts pour permettre aux patients et aux professions de santé (médecins, infirmières, kinésithérapeutes, pharmaciens) d’y adhérer. Sa Revue « Asthme et Allergies Infos » (4 à 5 numéros par an) et des brochures sur différents thèmes basés sur les questions le plus souvent posées au numéro vert (disponible sur le site) sont publiées.
En mai se déroule la « journée mondiale de l’asthme » pour laquelle l’association s’implique sur le territoire français. Chaque année, en juin, est proposée aux professionnels de santé, impliqués dans l’éducation de l’asthmatique, la journée « Asthme Allergies et Education ». En mars 2011 la « journée Française de l’allergie » est consacrée aux allergies respiratoires.
Les conseillers en environnement intérieur (CEI)
Cette nouvelle profession prend de l’essor. Une étude prospective publiée en 2003 dans « Allergy » démontre l’effet bénéfique de l’intervention du CEI sur la compliance de l’allergique concernant les mesures d’évictions préconisées par le médecin.
Cette intervention se fait sur prescription du médecin normalement après un bilan allergologique. Le rendez-vous se déroule en trois temps au domicile du patient ou sur son lieu de travail (la consultation se fait alors en présence du médecin du travail). Des questions sont posées à l’allergique sur ses habitudes de vie, les caractéristiques de son logement, le tabagisme éventuel, etc.… Le CEI visite ensuite pièce par pièce le domicile en s’arrêtant si besoin, sur les sources potentielles d’allergènes. Si nécessaire, des prélèvements sont effectués pour les acariens (Acarex testr), pour les moisissures avec écouvillonnage, pour les composés organiques volatils (benzène, toluène, H2S, formaldéhyde), par l’intermédiaire de tubes à diffusion passive laissés en place pendant une à deux semaines permettant le recueil de l’air ambiant et des composés volatils éventuels avec ensuite une analyse quantitative. La troisième phase consiste à délivrer par le CEI des conseils d’éviction repris dans un compte rendu avec les constatations relevées dans l’environnement intérieur. Celui-ci est ensuite envoyé au patient et au médecin prescripteur. La prise en charge est variable selon les régions. En Picardie, elle est réalisée par l’ARS (Agence Régionale de Santé) uniquement sur prescription médicale. Dans d’autres régions ce peut-être une mutuelle ou l’hôpital dont dépend le patient et le CEI. Hors prescription, le coût est d’environ 150 euros, adapté en fonction de la distance du lieu d’intervention.
Pas de conflit d’intérêt
Références
- Faut-il agir sur l’environnement pour la prévention primaire et tertiaire des maladies allergiques ?
F. de blay, M.Ott, M.Posa, Revue Française d’Allergologie 2008, vol 48, n°3, p 130 à 134.
- La prévention des allergiques, comment s’y retrouver ? Pr Guy Dutau, éditorial Revue Française d’Allergologie, 2008, volume 48, numéro 2, page 59 à 61.
- Indoor counseling ( MIEC), role in the compliance with advice on mite allergy avoidance and on mite allergy exposure, Frederic de Blay, G. Forenjaut, G Hedelin . Allergy 2003, n° 58, p27 à 33.
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